mardi 6 mars 2007

A suivre de très très près !

« Les élèves peuvent venir en toute liberté, porter le voile s'ils le veulent. Ils sont comme chez eux. » Hier matin, Oya Bogan a accompagné pour la première fois sa fille au collège-lycée musulman Al-Kindi (Décines), ouvert le matin même, après un an de bataille juridique avec le rectorat de Lyon. Jusqu'en juillet, vingt-deux élèves de 6e, dont plusieurs jeunes filles voilées, seront accueillis dans l'établissement, avant l'ouverture programmée de quatre autres classes à la rentrée. Les élèves, jusqu'alors scolarisés dans le public, sont arrivés dès 8 h 30, en présence de nombreux journalistes. « Je suis heureuse de venir ici. Là où j'étais, les professeurs étaient souvent absents », a souligné Zaïmen, 11 ans, avant d'assister à son premier cours de français. Une journée de classe très attendue par les parents, qui paieront 1 200 € par an pour offrir à leurs enfants « une connaissance de la culture musulmane ». « J'attends aussi ici un enseignement de qualité et un meilleur encadrement pour ma fille », a expliqué Tarek Bejaoui, « déçu » par le public. Dès cette semaine, les élèves suivront le programme de l'éducation nationale, complété par deux heures facultatives de « culture de l'islam ». Le vendredi après-midi, « très important pour les musulmans », sera laissé libre, a précisé le vice-président d'Al-Kindi Hakim Chergui, « heureux » d'accueillir ses premiers élèves. « Mais j'attends de voir leurs résultats au brevet et au bac pour être vraiment fier », a-t-il ajouté. Mercredi dernier, le conseil supérieur de l'éducation avait autorisé, contre l'avis du rectorat, l'ouverture d'Al-Kindi, appelé à devenir dès la prochaine rentrée le plus grand établissement de ce type en France. "
Elisa Frisullo ( 20 minutes .fr)

Je m'étonne que des parents puissent - sans sourciller - changer leur enfant d'école au beau milieu d'une année scolaire . Quel peu de cas de l'équilibre et de la sérénité des élèves !
Je précise que cette école est située au milieu d'un ensemble d'immeubles à forte population immigrée et à côté d'un grand lieu de culte " sauvage" !
En lisant certain passages de l'article ci-dessus ,je voudrais rappeler la loi sur les signes religieux à l'école :


Scolarité
Laïcité à l'école : les règles

Voile, kippa, croix... La loi du 15 mars 2004 sur la laïcité à l’école interdit aux élèves certaines tenues et signes d'appartenance religieuse.

La loi sur la laïcité à l'école interdit les signes et des tenues dont le port conduit à faire immédiatement reconnaître une appartenance religieuse. C’est le cas, par exemple, du voile islamique, de la kippa ou d’une croix de dimensions manifestement excessives.
Les signes religieux discrets sont tolérés . La loi n’interdit pas les signes religieux discrets, comme une petite croix présentée comme un bijou. Les accessoires et les tenues qui sont portés communément par des élèves en dehors de toute signification religieuse (bandana, casquette…) sont également autorisés, à moins que le règlement intérieur de l’école, du collège ou du lycée ne les interdise.

A quels élèves s’adresse la loi ?
La loi s’applique aux élèves de l’enseignement public scolarisés dans les écoles primaires, les collèges et les lycées. Dans les lycées, elle s’adresse à l’ensemble des élèves, y compris ceux qui étudient dans les filières post-baccalauréat : classes préparatoires aux grandes écoles ; sections de techniciens supérieurs (formation de deux ans, sanctionnée par le brevet de technicien supérieur). En revanche, les candidats qui viennent passer les épreuves d’un examen ou d’un concours dans les locaux des établissements scolaires publics ne sont pas concernés par cette loi.

Que se passe-t-il quand un élève enfreint la loi ?
Lorsqu’un élève se présente avec un signe ou une tenue interdit, le chef d’établissement doit engager immédiatement le dialogue avec lui. Il demandera notamment aux enseignants qui le connaissent de contribuer à résoudre ce problème. Le dialogue doit permettre d’expliquer à l’élève et à ses parents que le respect de la loi n’est pas un renoncement à leurs convictions. Si la discussion n’aboutit pas favorablement, le chef d’établissement saisira le conseil de discipline. Celui-ci sanctionnera l’élève. S’il prononce une décision d’exclusion, l’élève et ses parents rencontreront l’inspecteur d’académie pour examiner les conditions dans lesquelles peut se poursuivre sa scolarité.
Propos recueillis auprès de Dominique Raynaud, responsable du bureau de la réglementation et de la vie scolaire, au ministère de l’Éducation nationale.

et aussi :

Les autres règles à respecter

La loi ne se borne pas à traiter la question des signes d’appartenance religieuse. Elle rappelle également l’ensemble des règles qui garantissent le respect du principe de laïcité dans les établissements publics. Ainsi, les élèves ne peuvent pas contester le droit d’un professeur d’enseigner certaines matières parce que c’est un homme ou une femme. Ils ne peuvent non plus s’opposer à ce qu’un enseignant n’appartenant pas à leur confession présente tel ou tel fait historique ou religieux. Enfin, ils doivent assister à l’ensemble des cours inscrits à leur emploi du temps, sans avoir la possibilité de refuser les matières (éducation physique et sportive, sciences de la vie et de la Terre) qui leur paraîtraient contraires à leurs convictions.

Pour être impartiale ,voici une interview du Nouvel Obs :

"Le programme imposé par l'Educationnationale est suivi à la lettre"
NOUVELOBS.COM 05.03.2007 19:03

Dans quelle mesure le programme pédagogique proposé par Al Kindi diffère des autres établissements publics et privés ?
- L'établissement suit à la lettre le programme imposé par l'Education nationale. Son originalité se trouve dans les enseignements supplémentaires qui y sont dispensés tels que l'atelier d'expression qui initie les élèves à la communication, l'apprentissage de langues orientales et l'enseignement des cultures de l'Islam.
Quelles sont les conditions d'admission ?
- Les élèves sont acceptés sur dossier et après un entretien personnalisé. Trois critères sont indispensables à l'admission : le soutien financier des parents, la motivation de l'enfant et les notes. Tout enfant est susceptible d'être accepté quelle que soit sa religion.
Que répondez-vous à ceux qui estiment que l'absence de direction effective et de contrat avec l'Etat pourraient entraîner une dérive vers un enseignement fondamentaliste qui échapperait à tout contrôle ?
- Tout d'abord, l'obstination de l'association à ouvrir cette école prouve qu'il y a une direction effective. Ce matin, c'est le directeur qui a ouvert les portes du collège-lycée. En ce qui concerne notre statut d'établissement privé hors contrat, nous sommes soumis aux mêmes contraintes que les nouvelles écoles privées. Nous devons, comme elles, attendre cinq ans avant de pouvoir contracter avec l'Etat. C'est notre objectif et, actuellement, notre dossier est à jour. Depuis 1998, avec la découverte d'écoles appartenant à des sectes, le contrôle administratif par le biais de l'Inspection académique des établissements privés est obligatoire. L'Etat a donc largement les moyens de nous surveiller. Par ailleurs, l'école n'aurait jamais pu ouvrir s'il n'y avait pas eu une collaboration entre les organes de contrôle de l'Etat et l'association. La clarté de notre discours et de notre programme prouvent notre volonté à être dans la légalité. Si nous avions voulu dispenser un enseignement fondamentaliste, nous n'aurions pas ouvert une école, nous serions restés dans l'ombre. Propos recueillis par Sovanny Chhun (le lundi 5 mars 2007


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