L’afére Pecârd, c’est Tintin en patois vaudois (ID:8694)
La première partie de "L'affaire Tournesol" se passe entre Genève, Nyon et Rolle. Tintin et Haddock y pistent Tournesol, sans succès.Traduite en patois, cette aventure du petit reporter va être publiée en 3000 exemplaires chez Casterman, l'éditeur historique d'Hergé. Son titre devient "L'afére Pecârd", en hommage au savant Auguste Piccard, dont la silhouette a servi de modèle pour le petit savant au pendule de la bande dessinée. Tintin y parle savoyard, le capitaine Haddock lyonnais, Topolino et les pompiers de Nyon vaudois. Quant au très véloce chauffeur italien, il vocifère en valdôtain.
L'ensemble de ces patois dérive de l'arpitan. Kesako?
« Un linguiste italien a regroupé tous ces patois sous le terme franco-provençal, commente la patoisante lausannoise Nicole Margot. On lui préfère aujourd'hui l'expression arpitan, alpin en valdôtain. Car franco-provençal portait à confusion: ces langues ne sortent ni de la langue d'oc (occitan), ni de la langue d'oïl (français), mais sesituent entre les deux. Elles constituent un groupe linguistique roman distinct. »
C' est l'une des principales langues romanes avec la langue d'oïl et l'occitan. Elle se divise en de nombreux dialectes, raison pour laquelle son déclin est avancé, hormis en Val d'Aoste et dans plusieurs vallées du Piémont (Italie) où elle jouit d'une reconnaissance officielle, ainsi que dans quelques villages du canton du Valais et de la Gruyère (Suisse).
C' est l'une des principales langues romanes avec la langue d'oïl et l'occitan. Elle se divise en de nombreux dialectes, raison pour laquelle son déclin est avancé, hormis en Val d'Aoste et dans plusieurs vallées du Piémont (Italie) où elle jouit d'une reconnaissance officielle, ainsi que dans quelques villages du canton du Valais et de la Gruyère (Suisse).
Nicole Margot n'a pas hérité du patois sur les genoux de sa mère. Elle ne s'y est mise qu'à la cinquantaine, à la suite d'une longue recherche sur ses racines. « Je ne l'ai pas appris comme une langue étrangère, je le portais, à l'instar de beaucoup, au fond de moi-même, en couche souterraine. » En tant que patoisante active, elle a contribué à la traduction de L'affaire Tournesol, pour les dialogues en vaudois.Plusieurs prononciations mais une seule écriture.Par souci d'ouverture, elle revendique une graphie semblable pour les patois de la région arpitane. Ce qui va à l'encontre de la pratique courante. Orales par excellence, ces langues vernaculaires suivent leur phonétique lorsqu'elles épousent le papier. « Chaque patois possède son parler à lui, ses mots, mais souvent les différences proviennent de la prononciation. »
L'afére Pecârd adopte l'orthographe mise au point par le linguiste Dominique Stich. Parent de l'ancien conseiller fédéral, ce chercheur vivant à Paris est l'auteur d'un dictionnaire franco-provençal/français (et vice-versa). Ce Tintin, c'est aussi lui.« Cette unité au-delà de la diversité est une première, souligne Nicole Margot. Elle facilite la lecture. Et chacun peut très bien, en la lisant, redonner l'accent de son coin de terre. » Les amateurs de gandoises, les histoires drôles qu'on se raconte encore dans le Jorat, s'enthousiasmeront-ils pour ce Tintin? Les Gruériens, certainement pas. Car l'histoire la plus helvétique du héros d'Hergé connaîtra aussi une traduction dans la graphie courante dans le berceau de la pâte dure.
Nicole Margot se réjouit de pouvoir comparer les deux versions.Après le dictionnaire, L'afére Pecârd se trouve être la deuxième publication arpitane à pouvoir être lue dans toute l'aire concernée. On doit cette BD à l'initiative de l'Aliance Culturèla Arpitana basée à Fribourg et fondée en 2004 à Lausanne par Stéphanie Lathion et Alban Lavy. L'arpitan regroupe moins de 200000 locuteurs dans l'ensemble géographique couvrant l'Italie, la France et la Suisse.
Une version Wikipédia est en cours de développement (http://frp.wikipedia.org). Qu'on se le dise vuiquipèdia, l'enciclopèdia abada!Le lancement de l'Afére Pecârd s'est fait ce vendredi 23 mars 2007 à 18h dans la salle de la caserne des pompiers de Nyon. Source : MICHEL RIMEPublié le 19 mars 2007 dans "24 Heures"
http://tintin.arpitania.eu/
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