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Rêves de bronze et de marbre :
Recherche Praxitèle désespérément...
Ça pourrait être le titre de l'exposition Praxitèle qui se tient au Louvre (01.40.20.53.17, www.louvre.fr) jusqu'au 18 juin. I
l était donc une fois un grand, un immense sculpteur grec du IVe siècle, le premier à oser montrer le nu féminin dans le marbre et le bronze. Il marque les esprits par le fait que ses sujets sont représentés animés par une certaine grâce et du détachement, un souple repos, un déhanché équilibré... Mais vingt-quatre siècles plus tard il ne reste aucune trace avérée directe de son génie et peu de documents ou de traces contemporaines de son exercice. Les archéologues agissent donc depuis le XVIIIe siècle, date de sa véritable redécouverte scientifique, par déductions et recoupements.
L'exposition du Louvre est de ce fait une évocation de ce que fut l'art de Praxitèle mais elle ne comporte aucune - ou presque - oeuvre dudit sculpteur. Il y a cependant des choses à voir. Les Romains fanatiques de sculptures grecques réalisèrent de nombreuses répliques de belle qualité et au IIe siècle un géographe passionné du nom de Pausanias écrira une « Description de la Grèce », un guide touristique avant l'heure, qui aide à mieux connaître ce qui restait alors du travail du sculpteur. Le Louvre montre des pièces censées être des copies, des fragments de copies ou des pièces « praxitélisantes ». L'ensemble est orchestré dans une grande rigueur scientifique par le conservateur Alain Pasquier.
D'ailleurs cette exposition s'ouvre sur un socle de pierre vide. Ceux qui savent lire le grec pourront déchiffrer : « Praxitèle ici a fait. » Fait quoi ? On ne sait même pas. La seule sculpture qui pourrait être de la main de l'artiste est une tête monumentale d'Artémis mais on n'y reconnaît pas sa veine gracieuse. Il s'agit donc d'une exposition difficile, mais elle permet de croiser des drapés de marbre somptueux, des femmes aux courbes idéales, des déhanchés gracieux qui sont restés dans l'histoire de l'art des références absolues.
En fin de parcours, l'oeil est comblé par un fragment monumental, le Satyre de Mazara, repêché au large de la Sicile en 1997. Une sublime créature masculine de bronze qui semble s'élancer dans les airs. Reste qu'une majorité de spécialistes s'accordent à dire que le mythique Praxitèle n'y est pour rien...
Dans les régions :
Le muséum de Rouen (02.35.71.41.50) est de nouveau accessible après dix ans de fermeture et des travaux de sécurité. Créé en 1828 dans un couvent du XVIIe siècle c'est un cabinet de curio- sités typique de l'époque : galeries des Poissons, des Mammifères, salles de Botanique et des Invertébrés. Il est resté dans « son jus », comme disent les antiquaires, malgré ses nouveaux écrans tactiles. C'est aussi un cabinet des monstruosités avec entre autres son porcelet à une tête, deux corps et huit pattes et son veau à deux têtes. Tous les charmes de la nature... Entrée gratuite jusqu'au 31 mars.
A l'étranger :
C'est une des plus grandes collectionneuses d'art contemporain en Italie. Patrizia Sandretto Re Rebaudengo montre à Monaco sous le titre « Glowbowl » 50 pièces de sa collection signées Maurizio Cattelan, Jeff Wall, Cindy Sherman... Un reflet de notre époque. Jusqu'au 1er avril, salle Quai-Albert-Ier (00.377.98.98.20.83).
JUDITH BENHAMOU-HUET
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