dimanche 25 mars 2007

C'est la femme aux bijoux , celle qui rend fou......


Vous souvenez-vous de cette chanson de 1912 :la femme aux bijoux ? Je me souviens que notre grand-mère la chantait ..le refrain est :


C'est la femme aux bijoux,

Celle qui rend fou

C'est une enjôleuse

Tous ceux qui l'ont aimé

Ont souffert, ont pleuré

Elle n'aime que l'argent

Se rit des serments

Prends garde à la gueuse !

Le coeur n'est qu'un joujou

Pour la femme aux bijoux !
1912


j'aime aussi les bijoux :-)

Je vous convie à l'expo Lalique :


René Lalique donnait des ailes aux femmes. Pour les dianes et les cocottes corsetées de la Belle Epoque, il imaginait des bijoux qui leur permettaient de frayer avec une poétique assurance dans boudoirs et opéras. Aux silhouettes d'elfes et de sylphides qui ornent ses colliers, pendants et diadèmes, il offrait des ailes de libellules, d'hirondelles ou de papillons. Jusqu'aux sirènes qui se voyaient ainsi bouleversées.

Ce sont les histoires de ces métamorphoses d'or et de pierres que retrace l'exposition du Musée du Luxembourg dédiée au grand joaillier de l'Art nouveau.
Loin de ces cabochons de cristal un peu cruches auxquels on réduit trop souvent ce nom, Lalique, c'est un conte d'onyx, d'émail et de pierre de lune, qui enchantera les coquettes d'aujourd'hui. Des pièces uniques, le plus souvent, qui sont un enchantement de courbes et de transparences.
Né en 1860, René Lalique retient de sa Champagne natale l'amour de la nature, dont il explorera les bizarreries jusqu'à la fin de sa vie, en 1945. Dès l'âge de 20 ans, l'envie lui prend de dessiner des bijoux, au grand dam de ses parents. L'avenir leur montre combien ils se trompaient : très vite, l'écrivain Robert de Montesquiou le qualifie de "Cellini parisien", en allusion à cet orfèvre florentin qui enchanta la cour de François Ier. L'artiste Emile Gallé, fondateur de l'école de Nancy, l'érige au rang d'"inventeur du bijou moderne". Il bouleverse la tradition de la joaillerie, introduisant la corne, l'ivoire, les jades et cornalines autrefois méprisés.
Aux pierres précieuses, il préfère celles qui portent les mythes - influence du symbolisme alors prégnant dans l'art. Il se souvient du Moyen Age et de la Renaissance, de l'Egypte, du Japon, de tous les Orients. A l'Art nouveau qui fait alors la mode, il offre des bijoux en forme de fables.


LUNES ET ORCHIDÉES
Célébré pour ses vitrines à l'Exposition universelle de 1900, présentées aux côtés de celles de Boucheron et Cartier, René Lalique devient la coqueluche des plus grandes, dont les seuls noms résument l'époque : Cléo de Mérode, Liane de Pougy et surtout l'actrice Sarah Bernhardt, fidèle amie et fervente admiratrice. Arborant ses lourds pendants, ses couronnes de lune et d'orchidées, elle fut la meilleure de ses publicités. Beauté vénéneuse, grave et légère, comme celles que le joaillier met en scène.
Se souvenant de Baudelaire, le beau chez Lalique est toujours bizarre. Une certaine menace "Fin de siècle" plane sur ses trésors de précision : les serpents se nouent autour de la tête, les chauves-souris s'immiscent dans les chevelures, les guêpes rutilent en épingles à chapeau. Les bijoux eux aussi peuvent avoir leur inquiétante étrangeté.


"René Lalique, bijoux d'exception 1890-1912", Musée du Luxembourg, 19, rue de Vaugirard, Paris-6e. Tél. : 01-42-34-25-95. Du mardi au jeudi de 11 heures à 19 heures ; lundi, vendredi et samedi de 11 à 22 heures, dimanche de 9 heures à 19 heures. Jusqu'au 29 juillet. De 8 € à 10 €.
Bérénice Bailly

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