vendredi 30 mars 2007

les 47 rônin


Je remercie mon ex-mari de m'avoir fait connaître le monde complexe et magnifique des arts martiaux . Il enseignait l' Aïkido et pratiquait le maniement des armes .

L'intérêt pour le Japon allait évidemment de pair : Le Japon avec son raffinement le plus subtil ,ses traditions et sa capacité à développer la violence la plus barbare .C'est ce mélange qui m'intrigue et m'attire !


Vendetta sanglante inspirée du Bushido, le code de l’honneur samouraï, le récit des 47 rônin n’appartient pas aux épisodes qui influent concrètement et immédiatement sur l’histoire politique d’un pays. Cependant, inspirant depuis trois siècles littérature, théâtre puis cinéma, cet événement fut érigé au rang de légende nationale. Un peu à l’image de Jeanne d’Arc en France, les 47 rônin sont encore respectés et fêtés dans leur pays. Vengeant leur maître au mépris de leur vie, ils cristallisent l’idéal d’honneur Samouraï, le Bushido. Par leur statut, les rônin symbolisent la fin d’une époque et une transition parfois douloureuse vers la modernité. Vestiges d’un modèle féodal et guerrier sur le déclin, ces guerriers déchus ont transcendé leur condition jugée vile par un acte d’honneur absolu.


Le shogunat Tokugawa :
Après avoir vécu un siècle de guerre entre ses provinces (la période Sengoku), le Japon entreprend, pendant l’ère d’Edo, une phase de pacification grâce au renforcement du pouvoir du shogun. Originellement, le shogun désigne le général de l’Empereur, mais de fait, ce dernier n’a souvent qu’un rôle symbolique de gardien des traditions. En fait, une période de shogunat correspond à une forme de dictature militaire. Lorsque Tokugawa Ieyasu obtient ce poste en 1603, il entreprend une plus grande concentration des pouvoirs et une surveillance accrue des daimyo, les seigneurs locaux. Cela se traduit, entre autres, par l’obligation faite à ces guerriers de résider une année sur deux à Edo (actuellement Tokyo), la capitale du régime. C’est par l’affaiblissement des daimyo que la famille des Tokugawa parvient à imposer la paix. Or, cela implique une réduction du nombre de guerriers, les samouraïs, et l’augmentation des rônin.


Samouraï, rônin et bushido :


En effet, dans le Japon de l’ère d’Edo, les samouraïs sont des guerriers professionnels devant posséder un maître, qui peut être un daimyo ou le shogun. C’est ce qui les distingue des bushi, guerriers d’un rang supérieur qui peuvent être daimyo. Face à la diminution des guerres provinciales, les samouraïs deviennent de moins en moins nécessaires. Ils sont de plus en plus nombreux à se retrouver sans maître. Beaucoup rejoignent d’ailleurs l’une des trois autres classes de la société nippone (les paysans, les artisans et les commerçants).Mais certains d’entre eux restent attachés au code d’honneur guerrier, un idéal qui s’incarne dans le bushido. Dénués d'appartenance à une classe, ils sont réprouvés par la société et mènent souvent une vie errante. Ce sont les rônin.


La colère d’Asano :


L’histoire des 47 rônins illustre les jeux de pouvoir de l’époque, les codifications très strictes dans les rapports hiérarchiques et le sens exacerbé de l’honneur guerrier. Elle débute en 1701 avec l’organisation de la réception des ambassadeurs de l’empereur par le shogun Tokugawa Tsunayoshi. Tous les ans, l’empereur présente ses vœux au shogun via des émissaires. Celui-ci en confie alors l’organisation à des daimyo. Parmi eux figure cette année-là le jeune Asano Naganori : il a pour mission de recevoir le messager impérial. Conscient de ses lacunes concernant le protocole, il hésite puis accepte finalement cette tâche. Il décide alors de demander conseil au maître de cérémonie officiel, Kira Yoshinaka. Cependant, par l’absence de maîtrise des usages, Asano s’aliène l’aide de Kira, un personnage hautain. Exaspéré par un tel dédain et une conduite insultante en public, Asano dégaine son sabre et blesse subtilement Kira au front et à l’épaule. Mais en brandissant son arme dans la demeure du shogun, Asano a bravé un interdit. Le jour même, le shogun Tokugawa Tsunayoshi le condamne au suicide rituel, le seppuku (plus connu en France sous sa désignation argotique hara kiri). Bien qu’il y ait eu querelle, Kira n’est à aucun moment inquiété. Les biens d’Asano sont immédiatement saisis et ses hommes dispersés, pratique courante des Tokugawa qui leur permette de renforcer leur pouvoir. De même, la famille d’Asano est privée de tous ses titres.


Les 47 Rônin :


Près de trois cents samouraïs se retrouvent ainsi sans daimyo, et parmi eux, 47 décident de ne pas laisser la mort de leur maître impunie. Pendant presque deux ans, ils se font oublier par Kira et préparent une vengeance dictée par le Bushido et, en particulier, par sa règle de loyauté. Emmenés par Oishi Kuranosuke, ils passent à l’action le 14 décembre 1702 en attaquant la maison de Kira Yoshinaka. Ils décapitent alors ce dernier, lavent sa tête dans le puit du temple Sangaku-ji, puis la déposent sur la tombe de leur défunt maître, Asano Naganori. En accomplissant cette vengeance, ils savent qu’ils seront tous condamnés. Néanmoins, un homme est désigné pour transmettre l’histoire aux autres anciens vassaux d’Asano. Les 46 rônin restants se présentent alors au shogun Tokugawa Tsunayoshi qui avait condamné leur maître. Bien que reconnaissant le courage de leur acte, il les condamne au seppuku. Les rônin pratiqueront le suicide rituel quelques mois plus tard, le 3 février 1703, dans le temple Sangaku-ji près duquel repose Asano. Ils seront ensuite enterrés à ses côtés. Quant au 47ème rônin, Terasaka Kichiemon, il sera épargné pour transmettre le récit de cette vendetta.Le courage et le sens de l’honneur exacerbé des 47 rônin traversent rapidement le pays. L’épisode inspire les auteurs de théâtre dès le XVIIIème siècle, et notamment Takeda Izumo qui y consacre sa célèbre pièce Chushingura. Depuis, les adaptations se sont multipliées alors que le mode de vie samouraï a disparu en 1868 avec la fin de la période Edo et du shogunat Tokugawa. Pourtant, la fascination pour cet acte érigé en légende et pour le Bushido reste très présente dans la société japonaise.
Et les Japonais en ont même fait un dessin animé les Rônin Warriors !:-))

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ah oui, le Japon.
Le sens du raffinement dans le moindre geste quotidien.
Tadao Ando
Et les jardins, les arbres en pots.
J'ai beaucoup moins d'affinités avec les arts martiaux.