mercredi 28 mars 2007

Coup de gueule

SUZY ROJTMAN, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes
"Un texte législatif peut aider à changer les mentalités"
S'il faut une loi-cadre contre les violences faites aux femmes, c'est parce qu'elles subissent des violences spécifiques. En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon, près de 50 000 femmes sont violées tous les ans et 10 % des femmes en couple subissent ou ont subi des violences conjugales.

Pour lutter contre ces violences, le Collectif national pour les droits des femmes, qui est à l'origine de la manifestation de samedi à Paris, a rédigé une proposition de loi-cadre qui s'inspire de la "loi de protection intégrale contre la violence de genre" adoptée en 2004 par le gouvernement socialiste de Zapatero. A l'heure actuelle, il n'existe que des mesures répressives, certes indispensables pour marquer l'interdit, mais nettement insuffisantes en matière d'efficacité à long terme. Il s'attache donc à la prévention, à la sensibilisation et à la solidarité avec les femmes victimes. Il évoque ainsi le développement des structures d'accueil et d'hébergement, des mesures contre les publicités sexistes et des plans de sensibilisation aux inégalités hommes-femmes dans l'éducation nationale. Il prévoit aussi la création de tribunaux de la violence à l'encontre des femmes, combinant des compétences pénales et civiles.
Avec une loi aussi large, nous voulons essayer de changer de culture. Un texte législatif ne peut évidemment pas contrebalancer à lui seul des inégalités et des discriminations ancrées dans nos sociétés depuis des siècles mais il peut aider à changer les mentalités, sensibiliser les jeunes générations au respect mutuel et à la dignité de l'autre et lancer un débat public.
Propos recueillis par Anne Chemin
Extrait d'un article du Monde

J'ai été victime de violences conjugales ! Même si j'essaie de trouver 1000 excuses à celui qui m'a maltraitée ,le fait est là !Les violences ont existé !
Lorsque je me suis tournée vers la seule instance - hormi mon médecin - que je croyais capable de m'aider - la police - ,je me suis sentie victime une deuxième fois !Seul importait le fusil qui m'avait menacée et que j'apportais par sécurité ! 3 policiers ont tenté de me convaincre de ne pas porter plainte ( une main courante suffirait ,disaient-ils ) mais ils voulaient surtout savoir si le fusil était déclaré à la préfecture .Moi,je me fichais royalement de ce fusil ! J'étais là , devant eux , en souffrance et terrorisée mais peu leur importait !seule comptait la " récolte" de ce fusil qui ferait grimper leur audience auprès de leur hiérarchie !
Sale souvenir !
Lorsqu'on lit l'article ci-dessus ,on est en droit de se demander pourquoi nos politiques - si prompts à dégainer des promesses d'actes hypothétiques - ne font strictement rien contre les violences conjugales ..Pas un seul - ou une seule - qui ne décide de s'y attaquer vraiment !
Bon dieu !1 femme française meurt tous les 3 jours et ça ne semble déranger personne ? Il y a quand même malaise ,là !
On s'occupe du Darfour? ah oui !
On va festoyer pour fêter la création de l' Europe ? Ah oui !
On sillonne les DOM-TOM à la pêche aux voix ? Ah oui !
Ne serait-il pas préférable d'envisager de s'attaquer enfin à ce gigantesque et merdique problème ? Les femmes ne compteraient-elles pas pour nos politiques? Ont-elles si peu d'importance à leurs yeux ?
Attention ! Nous pourrions nous en souvenir au moment des élections..!
Et nous pourrions parodier le titre du livre de Peyreffite :" le jour où les femmes s'éveilleront"..ça risque de faire mal !

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