C'est excellent et surprenant !
" LCI.fr : Vous demande-t-on régulièrement des sujets autour de notre élection ?
Yan Ming, correspondant "politique française" de Xinhua-Chine nouvelle à Paris : Oui, les Chinois s'intéressent à la campagne. Je fais donc régulièrement environ deux à trois articles par semaine, en me consacrant aux grands événements. En début de semaine, j'ai donc traité l'annonce de Jacques Chirac, avec notamment un sujet magazine, et la montée de François Bayrou.
LCI.fr : Pourquoi cet intérêt en Chine ?
Y.M. : Tout d'abord parce que la France est un grand pays et que son élection présidentielle intéresse forcément. Ensuite, comme partout, le phénomène Royal, la première femme à avoir une chance de gagner, passionne. Nous l'avons surnommée, un peu facilement il est vrai, la "Rose de France", car c'est à une femme charmante et que la rose est le symbole du parti socialiste.
LCI.fr : Comment analysez-vous cette campagne ?
Y.M. : J'ai notamment été frappé par le rôle des sondages, focalisés sur le duel Royal-Sarkozy, en début de campagne. On a l'impression que ce sont eux qui font l'élection. C'est très surprenant.
Concernant Sarkozy, il tient une position ferme et dit franchement ce qu'il compte faire, que cela plaise ou non à l'ensemble de l'électorat. Son congrès d'investiture à la Porte de Versailles était notamment très impressionnant, très bien organisé, aussi bien sur le plan politique, émotionnel que sur celui de la communication. C'est vraiment une machine précise et concrète. On l'a d'ailleurs surnommé "l'homme dur". En face, le discours de Ségolène Royal à Villepinte était beaucoup moins huilé, plus traditionnel. L'organisation était plus "socialiste", moins cadrée.
Plus d'écho en France pour la "bravitude"
LCI.fr : Que pensez-vous de la percée de Bayrou ?
Y.M. : C'est une vraie surprise, une sorte de "cheval noir qui surgit". On pouvait penser que la campagne serait marquée par un affrontement droite-gauche traditionnel. En fait, le peuple français semble en colère contre la politique en général. Le vote Bayrou est donc un vote de protestation que l'on peut comprendre. Néanmoins, à la différence de Sarkozy ou de Royal, il n'a pas encore de programme concret. C'est en fait un homme de centre-droit qui joue sur sa position centrale pour s'éloigner à la fois de la droite et de la gauche.
LCI.fr : Que pense-t-on en Chine du débat sur l'immigration ?
Y.M. : Les Chinois ne se sentent pas vraiment pas concernés. Ils estiment que lorsqu'ils arrivent dans un pays, il est normal de tenter de s'y insérer en faisant des efforts, par exemple en apprenant le français.
LCI.fr : La Chine s'est aussi invitée dans la campagne avec la visite de Royal et la désormais célèbre "bravitude".
Y.M. : Cette visite a eu en fait beaucoup plus d'écho en France qu'en Chine. Nous avons eu du mal à traduire en chinois et à expliquer la nuance de sens de "bravitude". Néanmoins, la citation a suscité de la sympathie dans le public chinois. Désormais, il sait qui elle est, c'est-à-dire la "dirigeante française qui est passée à la télé". Et par ricochet, il s'intéresse plus à l'élection.
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