Enfin un pays qui s'engage à fond et sans état d'âme ! saluons le civisme intelligent de nos voisins !
" La semaine dernière, 46 pays ont signé à Oslo une déclaration visant à établir, dès 2008, un traité international bannissant la production et l'utilisation de bombes à sous-munitions, à l'image de celui adopté il y a dix sur les mines anti-personnel. La Belgique va plus loin : après avoir été le premier Etat au monde à interdire la fabrication, le stockage, l'utilisation et le commerce de bombes à fragmentation en mars 2006, elle a complété sa législation dans la nuit de jeudi à vendredi en y intégrant un volet financier. Déjà votée en décembre par le Sénat, la proposition de loi du sénateur socialiste Philippe Mahoux a été adoptée à l'unanimité en dernière lecture par la Chambre des députés.
En vertu de ce texte, toute institution (banque, compagnie d'assurance, fonds de placement) présente en Belgique qui "finance directement ou indirectement une entreprise dont l'activité, ne fût-ce qu'accessoire, consiste à fabriquer, utiliser ou détenir des sous-munitions ou des mines antipersonnel, sera pénalement responsable" devant les tribunaux belges. Et dorénavant, souligne le groupe socialiste du Sénat, la loi belge assimilera ce type de délits à du blanchiment d'argent et au financement du terrorisme. Le texte prévoit également la création d'une "liste noire" reprenant les entreprises qui "exercent une activité liée aux mines antipersonnels ou aux sous-munitions", ainsi que leurs actionnaires à plus de 50%.
Les limites de la déclaration d'Oslo :
Selon un rapport de l'ONG belge Netwerk Vlaanderen, 68 institutions financières, dont Fortis, le numéro un de la bancassurance en Belgique, ont participé ces trois dernières années au financement de six grands producteurs de bombes à sous-munitions, dont les européens Thales et EADS, à hauteur de 10 milliards d'euros. Le groupe d'assurance français Axa "détient 7,57% du capital de la société américaine d'armements Textron", relève également l'ONG flamande, qui estime que les sociétés financières sont "complices des crimes qui sont commis avec ces armes". Jeudi, Amnesty International et Handicap International avaient déjà annoncé à Paris qu'elles résiliaient tous leurs contrats d'assurance avec Axa pour protester contre ses investissements dans des "sociétés fabriquant des mines antipersonnel ou des bombes à sous-munitions (BASM)".
Une bombe à sous-munitions peut contenir jusqu'à 650 petites bombes qui se dispersent sur un vaste périmètre. Elles doivent exploser au moment de l'impact, mais cela n'est pas toujours le cas et elles font donc des victimes des années après avoir été lâchées. Dans un récent rapport, Handicap International avance que 98% des victimes de ces bombes sont des civils. Les ravages sont bien connus mais la production de ces armes continue. La semaine dernière, plusieurs pays européens producteurs de ces armes, dont la France et la Grande-Bretagne, ont apporté leur soutien à la déclaration d'Oslo. La Roumanie et la Pologne, qui en fabriquent également, ne s'y sont toutefois pas associées, pas plus que les Etats-Unis, plus grand producteur d'armes à sous-munitions au monde. "
D'après agence
Un mois après la fin des hostilités entre Israël et le Hezbollah, les médecins du Liban-Sud continuent de traiter les victimes des sous-munitions dispersées par Israël, et ce fléau semble difficile à éradiquer, rapporte l’AFP dans un reportage signé Jihad Siqlaoui.
« Depuis le cessez-le-feu, nous avons soigné ici 28 blessés, et leur nombre augmente de jour en jour », assure Abdallah Chéhab, responsable des infirmiers de l’hôpital Jabal Amel de Tyr. Et la majorité des blessures, dit-il, est « grave et dangereuse ».
Depuis le 14 août, trois civils ont été tués et une cinquantaine d’autres ont été blessés par les sous-munitions israéliennes dans la seule région de Tyr, selon un bilan de la police. Chadi Aoun, blessé jeudi dans un verger de Chabriha, à l’entrée nord de Tyr, a dû être amputé d’une jambe.
Jeudi également, deux jeunes gens, Youssef Mrad (18 ans) et Ali Trad (19 ans), ont été blessés alors qu’ils faisaient paître leurs troupeaux près de Qaaqayiat el-Jisr, dans la région de Nabatiyé.
Dans l’ensemble du Liban-Sud, au moins 21 personnes, 16 civils et 5 artificiers de l’armée, ont été tués par les sous-munitions israéliennes et plus de cent autres blessées, selon un bilan de la police.
Les bombes à sous-munitions sont composées d’un conteneur principal qui libère en l’air plusieurs centaines de petites bombes sur une large zone, qui n’explosent pas nécessairement lors de leur impact, faisant ainsi planer une menace durable, à la manière d’une mine antipersonnel.
Dans un couloir de l’hôpital Jabal Amel, une jeune homme avance en s’appuyant sur des béquilles. À la porte d’une chambre, Abdel Karim el-Laban, 31 ans, jette un regard sur un corps allongé.
« Mohammad et moi sommes du village de Tayr Debba, près de Tyr, raconte-t-il. Nous étions en train d’arroser un verger lorsque son pied a touché une bombe à fragmentation. J’étais à 20 m de lui, et un éclat m’a percé la jambe. »
Son ami a eu moins de chance. « Il a été atteint d’un éclat à la tête. Il est dans un coma profond depuis trois jours », explique à l’AFP le docteur Nasser Farran. Selon le quotidien israélien libéral Haaretz, Tsahal a répandu au Liban au moins 1,2 million de sous-munitions. Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a dénoncé l’utilisation de ces bombes par l’armée israélienne et demandé à l’État hébreu de révéler leur emplacement.
Dalia Farran, porte-parole à Tyr du Centre de coordination contre les mines, un organisme libanais, affirme que les différentes équipes ont réussi à « définir 488 emplacements de sous-munitions au Liban-Sud ». « Jusqu’à présent, nous avons fait exploser 16 000 bombes », ajoute-t-elle.
Selon Abdallah Chéhab, les victimes des sous-munitions, lorsque les explosions se produisent près des habitations, sont le plus souvent des enfants, comme Mohammad Fadel, 9 ans, de Rachknanay, un village du sud-est de Tyr, hospitalisé depuis dix jours et qui a subi une série d’interventions chirurgicales.
Hassan Tehini, 11 ans, sa sœur Soukna, 13 ans, et leur cousine Marwa, 12 ans, ont été transportés d’urgence de Aïta ech-Chaab. Ils sont alités dans une même chambre. « Lorsqu’ils sont arrivés, Hassan avait les intestins dehors et nous avons dû en supprimer une grande partie. Des éclats lui ont en outre déchiré le foie et l’estomac », affirme le chef des infirmiers.
Et pour lui, l’hécatombe n’est pas près de cesser : les habitants du Liban-Sud, rentrés chez eux après un mois de guerre, sont de plus en plus nombreux à s’aventurer dans les champs. « La plupart sont des paysans, raconte-t-il, qui veulent arroser les cultures qu’ils peuvent encore sauver, ou procéder à la récolte des bananes et des agrumes ». Au risque d’y perdre la vie.
L’Orient le Jour
16 septembre 2006 - Vous pouvez consulter cet article à : http://www.lorientlejour.com/page.aspx?page=article&id=321902
« Depuis le cessez-le-feu, nous avons soigné ici 28 blessés, et leur nombre augmente de jour en jour », assure Abdallah Chéhab, responsable des infirmiers de l’hôpital Jabal Amel de Tyr. Et la majorité des blessures, dit-il, est « grave et dangereuse ».
Depuis le 14 août, trois civils ont été tués et une cinquantaine d’autres ont été blessés par les sous-munitions israéliennes dans la seule région de Tyr, selon un bilan de la police. Chadi Aoun, blessé jeudi dans un verger de Chabriha, à l’entrée nord de Tyr, a dû être amputé d’une jambe.
Jeudi également, deux jeunes gens, Youssef Mrad (18 ans) et Ali Trad (19 ans), ont été blessés alors qu’ils faisaient paître leurs troupeaux près de Qaaqayiat el-Jisr, dans la région de Nabatiyé.
Dans l’ensemble du Liban-Sud, au moins 21 personnes, 16 civils et 5 artificiers de l’armée, ont été tués par les sous-munitions israéliennes et plus de cent autres blessées, selon un bilan de la police.
Les bombes à sous-munitions sont composées d’un conteneur principal qui libère en l’air plusieurs centaines de petites bombes sur une large zone, qui n’explosent pas nécessairement lors de leur impact, faisant ainsi planer une menace durable, à la manière d’une mine antipersonnel.
Dans un couloir de l’hôpital Jabal Amel, une jeune homme avance en s’appuyant sur des béquilles. À la porte d’une chambre, Abdel Karim el-Laban, 31 ans, jette un regard sur un corps allongé.
« Mohammad et moi sommes du village de Tayr Debba, près de Tyr, raconte-t-il. Nous étions en train d’arroser un verger lorsque son pied a touché une bombe à fragmentation. J’étais à 20 m de lui, et un éclat m’a percé la jambe. »
Son ami a eu moins de chance. « Il a été atteint d’un éclat à la tête. Il est dans un coma profond depuis trois jours », explique à l’AFP le docteur Nasser Farran. Selon le quotidien israélien libéral Haaretz, Tsahal a répandu au Liban au moins 1,2 million de sous-munitions. Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a dénoncé l’utilisation de ces bombes par l’armée israélienne et demandé à l’État hébreu de révéler leur emplacement.
Dalia Farran, porte-parole à Tyr du Centre de coordination contre les mines, un organisme libanais, affirme que les différentes équipes ont réussi à « définir 488 emplacements de sous-munitions au Liban-Sud ». « Jusqu’à présent, nous avons fait exploser 16 000 bombes », ajoute-t-elle.
Selon Abdallah Chéhab, les victimes des sous-munitions, lorsque les explosions se produisent près des habitations, sont le plus souvent des enfants, comme Mohammad Fadel, 9 ans, de Rachknanay, un village du sud-est de Tyr, hospitalisé depuis dix jours et qui a subi une série d’interventions chirurgicales.
Hassan Tehini, 11 ans, sa sœur Soukna, 13 ans, et leur cousine Marwa, 12 ans, ont été transportés d’urgence de Aïta ech-Chaab. Ils sont alités dans une même chambre. « Lorsqu’ils sont arrivés, Hassan avait les intestins dehors et nous avons dû en supprimer une grande partie. Des éclats lui ont en outre déchiré le foie et l’estomac », affirme le chef des infirmiers.
Et pour lui, l’hécatombe n’est pas près de cesser : les habitants du Liban-Sud, rentrés chez eux après un mois de guerre, sont de plus en plus nombreux à s’aventurer dans les champs. « La plupart sont des paysans, raconte-t-il, qui veulent arroser les cultures qu’ils peuvent encore sauver, ou procéder à la récolte des bananes et des agrumes ». Au risque d’y perdre la vie.
L’Orient le Jour
16 septembre 2006 - Vous pouvez consulter cet article à : http://www.lorientlejour.com/page.aspx?page=article&id=321902
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