mercredi 21 mars 2007

Du grand n'importe quoi , Mr le Ministre !

Avoir mal à la tête ne m'empêche pas de me mettre en rogne : décidément notre ministre n'aura fait que des c...... jusqu'au bout !

" Le recteur de l'académie de Lyon, Alain Morvan, qui s'était opposé durant huit mois à l'ouverture à Décines (Rhône) du lycée musulman Al-Kindi, devrait être démis de ses fonctions lors du conseil des ministres du mercredi 21 mars. Il devrait être remplacé à ce poste par Roland Debbasch, actuellement directeur général de l'enseignement scolaire, ancien recteur des académies de Nancy-Metz et de Lille.
Dans l'entourage de Gilles de Robien, on indique que cette décision est motivée par des "manquements, à plusieurs reprises, à l'obligation de réserve" des fonctionnaires. "On ne peut pas admettre que tel ou tel haut fonctionnaire laisse quasiment entendre qu'il serait à lui seul dépositaire des valeurs de la République", remarque la même source, regrettant que cet "homme brillant qui dit les choses avec force" se soit présenté comme "l'unique rempart " contre l'extrémisme.
LETTRE OUVERTE À JACQUES CHIRAC
Recteur de Lyon depuis juillet 2002, M. Morvan avait été en désaccord, sur le projet de lycée privé musulman, à la fois avec le ministère de l'intérieur et celui de l'éducation. Il avait fait publiquement état, en février, de pressions que le ministère de l'intérieur aurait exercées sur lui pour qu'il assouplisse son attitude. M. Morvan s'était ensuite abstenu de tout commentaire après la décision prise le 2 mars par le Conseil supérieur de l'éducation (CSE) qui, le désavouant, avait autorisé l'établissement Al-Kindi à ouvrir ses portes. Auparavant, en 2005, M. Morvan avait pris une part active dans la suspension puis l'exclusion de l'université Lyon-III, de Bruno Gollnisch, professeur d'université de langue et civilisation japonaise et numéro 2 du Front national.
L'éviction du recteur Morvan n'est pas une surprise. Depuis le vendredi 16 mars, le bruit courait de son possible "limogeage", selon les termes de l'association étudiante lyonnaise Hippocampe, qui avait alerté la presse à ce sujet. Cette association, qui regroupe des étudiants de l'université Lyon-III "contre le négationnisme, le racisme et l'antisémitisme", avait publié une lettre ouverte, adressée au président de la République, exhortant Jacques Chirac a ne pas "céder aux pressions" et assurant que M. Morvan avait "su incarner avec honneur et courage la lutte contre l'extrémisme et toutes les tentatives communautaristes".
Selon l'association, cette lettre a été cosignée par plusieurs membres du conseil municipal de Lyon, ainsi que par le président régional du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Par ailleurs, les présidents des universités Claude-Bernard Lyon-I et Lumière Lyon-II, ont pris position, lundi, sur le même sujet dans une déclaration commune. Tout en s'affirmant "respectueux des procédures de nominations des recteurs", ils "réaffirment leur soutien à la détermination républicaine du recteur Alain Morvan". Par ailleurs, ils "se préoccupent du trouble que créerait dans la communauté universitaire un tel départ au moment de la création du pôle de recherche et d'enseignement supérieur [de l']université de Lyon et en pleine négociation du contrat projet Etat région".

Luc Cédelle

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