Trucages et bidouillages

La " France d'en bas" s'en doutait puisqu'elle est aux premières loges pour le savoir ! De quelque côté que l'on se tourne , on ne voit que précarité ,CDD et chômage , stages bidons , heures supp jamais payées..Tâchons d'être honnêtes envers nous mêmes et souvenons-nous de ces chiffres en entrant dans l'isoloir Dimanche prochain !

Pour la première fois, des statisticiens ont manifesté jeudi pour demander la suspension de la publication des chiffres du chômage, prévue la semaine prochaine pour ceux de mars. Réunis devant une branche du ministère de l’Emploi, à Paris, à l’appel des syndicats de l’Insee, du ministère de l’Emploi (Dares) et de l’ANPE, quelques dizaines d’entre eux ont dénoncé la manipulation de leur travail à des fins électorales. «Nous pensons qu’il y a eu une modification planifiée des statistiques de l’ANPE, lors de l’arrivée au pouvoir de Dominique de Villepin, dans une perspective électorale», a affirmé un salarié de la Dares sous couvert de l’anonymat. A part les délégués syndicaux, aucun manifestant n’a souhaité s’exprimer en donnant son identité, invoquant un «devoir de réserve» et la « pression » de leurs directions respectives.

Un jeune statisticien de la Dares a ainsi expliqué la bataille interne qui secoue les services du ministère de l’Emploi depuis le 8 mars. «Ce jour-là, il y a eu une reprise en main de notre travail par la direction, lors d'une présentation au Conseil national de l’information statistique (Cnis) des répercussions des méthodes de l’ANPE sur les chiffres du chômage.» «Notre travail n'arrangeait pas le gouvernement»

Ce statisticien assure avoir dû expertiser les chiffres de l’ANPE sur la base la plus prudente possible. «Mais l'exposé qui a été fait au Cnis était en contradiction avec les analyses internes, ajoute-t-il. Or nous savons que le matin même, notre direction était en rendez-vous au cabinet du ministre. Notre travail n’a pas été jugé fiable parce qu’il n’arrangeait pas le gouvernement, parce qu’il démontrait avec certitude que les nouvelles règles de l’ANPE ont fait baisser le nombre de demandeurs d’emploi dans ses listes, mais pas le nombre de chômeurs dans les mêmes proportions ».
Angeline Benoit ( 20minutes.fr)