jeudi 6 septembre 2007

" l'hiver peul "



http://souleymanediamanka.artistes.universalmusic.fr/
Le nouvel album de Souleymane Diamanka : l'hiver peul


Critique parue sur le site de la Bibliothèque de Lyon :
Voici le premier album de Souleymane Diamanka, slammeur-poète peul d’origine sénégalaise.
D’emblée sa voix au timbre grave et envoûtant nous happe et on l’écoute. Il nous enveloppe dans ses mots, cet « artiste au service de la beauté » (Moment d’humanité).

« Ce que je fais est un style hybride entre le poème, le conte, la narration, le slam ... j’apporte une part de ma sensibilité, de mon imaginaire, de mon vécu, de mes doutes, de mes certitudes » dit-il, lors d’une INTERVIEW.

Son identité peul est importante. Chez les peuls la parole est un art et aujourd’hui Souleymane Diamanka continue cette tradition au cœur des villes de l’occident.

Il salue le Sahara (Je te salue vieux Sahara), il parle de l’écriture, de sa vie, de la violence « et j’écris sur la haine pour trouver son vaccin », « je sais que la haine est un chagrin qui s’est infecté » (Le chagrin des anges).
Dans "L’hiver peul" il retrace le parcours de son papa de Dakar à Bordeaux. « Mon père était prince avant d’être pauvre ». Pour préserver le riche patrimoine transmis par voie orale de génération en génération son père a enregistré sur cassettes des contes, son parcours, sa généalogie, des proverbes (dont il dit qu’"ils sont les arts martiaux de la vie, avec eux on peut toujours s’en sortir" ). Sur ce morceau c’est la voix de son père que l’on entend. Un bel hommage.
Souleymane Diamanka, jongleur de mots nous « parle » des phrases qui nous touchent, et « la poésie opère comme une lumière mangeuse d’ombre ». Et « parfois cela ressemble à une séance d’hypnose car l’ambiance se fait dès que ma voix se pose, une poésie mystérieuse occupe les subconscients. ». (Moment d’humanité)
Woodini, concepteur musical, habille les textes discrètement : des ambiances diverses toujours au service d’une intimité d’écoute. Quelques invités : la chanteuse Kayna Samet, un autre slammeur Grand Corps Malade, John Banzaï et le griot Sana Seydi dans « Moment d’humanité ».
Un album à écouter.
Et allez voir et écouter Souleymane Diamanka sur son SITE.
A signaler aussi le livre « J’écris en français dans une langue étrangère » par John Banzaï et Souleymane Diamanka (Editions complicités)

Aucun commentaire: