dimanche 1 juillet 2007

Conférence sur les sorcières


• Les procès en sorcellerie font encore des milliers de victimes dans le monde.

Dans la petite ville arctique de Vardoe (Norvège), haut lieu de la chasse aux sorcières au XVIIe siècle, des universitaires se penchent jusqu'à samedi sur cette entreprise de persécution.


«Si les sorcières ou les personnes présumées telles ne sont plus persécutées en Occident, elles le sont encore couramment en Afrique, au Mexique, en Inde, en Indonésie et en Malaisie», explique l'un des organisateurs de la conférence, l'historien Rune Blix Hagen.«Dans ces pays, on a brûlé plus de sorcières ces 50 dernières années qu'en Europe aux XVIe et XVIIe siècles»


Aujourd'hui comme hier, les supposées sorcières sont le plus souvent des victimes expiatoires que la communauté accuse d'être à l'origine de malheurs, maladies, disparition, naufrage, récolte décevante, intempéries et accidents en tout genre. «La principale raison, c'est l'ignorance, le besoin de trouver un bouc-émissaire", affirme Riitta Leinonen, une autre coorganisatrice de la conférence. ajoute-t-il.




Et :



Une sorcière? Ça existe!


Si elle avait vécu cinq siècles plus tôt, Eli Karine Pedersen aurait connu le bûcher, mais aujourd'hui cette 'sorcière' avoue à notre journaliste que son activité lui permet de vivre normalement.

"Je suis sorcière: c'est ma profession, c'est ma vie", explique Mme Pedersen, une Norvégienne de 44 ans que nous avons rencontrée dans la ville de Vardoe, à environ 2 000 km du pôle Nord. Cette femme de grande taille, aux yeux bleus, aux cheveux bruns, longs et qui porte toujours une robe et des bottes noires n'a pas toujours été sorcière. Il y a encore quelques années, elle était… infirmière.

C'est en l'an 2000 qu'elle est devenue sorcière… sans le savoir. Oh, cela n'avait rien à voir avec les sorcières du moyen âge où environ 50 000 personnes, presque toutes des femmes, ont été tuées à travers toute l'Europe. Mme Pedersen est devenue 'sorcière' après avoir acheté… une ferme.

"Je venais, en effet, d'acheter une vieille ferme quand les problèmes ont commencé. Il faut savoir que je n'étais pas la seule à vouloir acheter cette ferme: une autre famille la voulait aussi pour la transformer en une usine de pêche. Des gens du village et même des villages voisins ont commencé à dire des choses très méchantes. Ils espéraient que j'allais vendre la ferme et partir d'ici. C'était terrible! Mais je ne me suis pas laissée faire. À la fin on a donc commencé à raconter que je devais être une sorcière car, à moi seule, je pouvais stopper une industrie aussi importante et nécessaire pour le village. Cela a duré des années et un jour je me suis dit: peut-être les gens ont-ils raison… peut-être que je suis vraiment une sorcière…", raconte-t-elle.

"J'ai alors quitté l'hôpital et mes malades et j'ai ouvert une boutique de la sorcellerie. J'ai été très étonnée de voir que des gens, des groupes même, venaient de partout pour voir ma boutique. Au début, ils étaient curieux tout simplement, puis, ils étaient intéressés et, un peu plus tard, ils venaient même pour se faire soigner. Après quelques années, l'industrie de la pêche a complètement disparu dans le village. Maintenant je suis la seule à avoir une sorte de commerce et ceux qui, il y a quelques années étaient contre moi, sont aujourd'hui devenus mes amis", constate Mme Pedersen.

On vient voir 'la sorcière heureuse', comme Mme Pedersen se surnomme elle-même. Aujourd'hui, dans sa vieille ferme, il n'y a pas que la boutique mais il y a aussi quelques chambres d'hôtel qui sont occupées toute l'année. Mme Pedersen propose à ses clients de prendre place sur un énorme rocher et de lancer une pierre dans l'océan. Cette pierre représente les problèmes, la tristesse et la vie grise des gens. Pourquoi depuis ce rocher? Parce que, d'après la légende, sous ce rocher est enterré le fils de celui qui a préparé le dernier bûcher pour la dernière sorcière du village en 1695.
Et savez-vous qu'il existe un Musée de la Sorcellerie dans le Cher ?

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