vendredi 20 juillet 2007

Ca me laisse un peu d'avance :-)

" Etonnant, non?" se serait exclamé Pierre Desproges !

«Rien dans la tête.»

Des médecins de l'hôpital de la Timone à Marseille décrivent, dans la revue médicale britannique «The Lancet», le cas peu banal d'un homme menant une vie normale malgré un «cerveau quasiment absent» à l'imagerie.Marié et père de deux enfants, cet employé du secteur public de 44 ans s'est présenté à l'hôpital en 2003 pour un trouble de la marche. L'équipe du Dr Lionel Feuillet, qui l'a pris en charge, a diagnostiqué une hydrocéphalie non-communicante (forme d'augmentation de la quantité de liquide céphalo-rachidien).


«Une vie considérée comme normale»


Les examens d'imagerie (scanner, IRM) ont révélé des «images très inhabituelles», a expliqué le neurologue, avec des «cavités ventriculaires énormes». «Le cerveau lui-même, c'est-à-dire la substance grise et la substance blanche, est complètement refoulé sur les parois de la boîte crânienne.» Des tests ont montré que l'homme avait un quotient intellectuel (QI) de 75. Ce score, loin d'être optimal, a été interprété comme étant «la limite inférieure de la normale» (théoriquement située autour de 80) par la neuropsychologue de l'hôpital. «Même s'il a un petit handicap intellectuel», souligne le Dr Feuillet, il n'a pas été gêné dans son développement, ni dans sa socialisation et peut mener une vie «considérée comme normale».Les médecins ont reconstitué son parcours. En 1959, à l'âge de 6 mois, on lui a posé une dérivation -l'une des premières interventions de ce type en France - à la suite d'une hydrocéphalie de cause inconnue. Cela pour permettre au liquide céphalo-rachidien de s'évacuer des ventricules cérébraux vers la cavité cardiaque dans un premier temps, puis lors d'une nouvelle intervention, à l'âge de 14 ans, vers la cavité abdominale. En 2003 à la Timone, les médecins ont rétabli une nouvelle dérivation pour évacuer l'excès de liquide vers le péritoine.


«On se serait attendu à ce qu'il soit dément»


On ne peut pas savoir si bébé, son cerveau était déjà tel qu'aujourd'hui, mais «si on avait disposé d'un IRM ou d'un scanner dans les années 1960, les images auraient auguré d'un très mauvais pronostic», explique le Dr Feuillet. «Avec une imagerie de ce type, on se serait attendu à ce qu'il soit dément, grabataire...»Pour le Dr Feuillet, ce cas de «discordance entre une imagerie très inquiétante et une vie quasiment normale» est «un message d'espoir ».


Et ajoute: «Ce cas met l'accent sur la plasticité cérébrale, qui permet au cerveau de s'adapter à la pathologie acquise et traitée précocement, afin de permettre par un fonctionnement différent un devenir physique, intellectuel, éducatif puis social «normal».

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