vendredi 7 septembre 2007

Le Slow Food


Le nom anglais me choque mais comment le contourner ? Ce mouvement reprend le concept de Coffe, de cuisiniers et de nutritionnistes: manger simplement, sainement et tenter de retrouver le goût véritable des aliments !


"Samedi, la France passera à l’heure du Slow Food. L’association d’origine italienne qui incite à manger « bon, propre et juste » s’alliera à l’emblématique pomme de terre dans une kyrielle d’événements festifs. Où l’on apprendra que la gourmandise fricote à bon compte avec la santé…"

par Sandra de Vivies


Le sociologue piémontais Carlo Petrini a donné naissance au mouvement Slow Food, en réaction à la montée du fast-food et de la malbouffe en général. C’étaient les années 80, le hamburger coté en bourse avait imprimé sa marque dans de nombreux pays et McDonald’s ouvrait sa première échoppe en Italie. Depuis, il y a eu, en 2004, le documentaire de Morgan Spurlock, Super Size Me, et puis ces enfants obèses dont le nombre croissant inquiète outre-Atlantique, mais également en Europe.

C’est pourquoi, forte de ses huit cents Conviviums (unités locales) répartis dans cinquante pays, l’association Slow Food porte aujourd’hui plus haut que jamais son attachement aux denrées saines, de saison, et au plaisir gustatif. Empreintes d’écologie, ses valeurs gastronomiques vont de pair avec une éthique de consommation responsable à l’échelle de la planète. Sur le front de la biodiversité agroalimentaire, l’association défend le camembert au lait cru avec la même ferveur qu’elle piste les « sentinelles » (variétés de fruits et légumes « en voie de disparition »). Sauvegarder les produits de tradition inscrits dans une économie locale, tout est là.
2008, Année internationale de la pomme de terre


« Nous ne sommes pas une association de gourmets, mais un mouvement international qui articule le monde de la production avec celui de la consommation alimentaire », explique Jean Lhéritier, président de Slow Food France. Dans les pays où la faim tenaille les ventres, il s’agit souvent de préserver les cultures vivrières (production dont le pays a besoin pour nourrir ses habitants). Mais si la souveraineté alimentaire semble donc le défi majeur des pays du Sud, c’est la qualité de l’alimentation qui préoccupe au Nord.


« Manger mieux, c’est simple et pas si coûteux, mais il faut le vouloir », constate simplement Jean Lhéritier. Pour cette première Journée nationale Slow Food en France, l’association a choisi la pomme de terre parce que, bon marché, elle est transformable à l’envi.


Cette mise à l’honneur introduit également l’année 2008, déclarée « Année internationale de la pomme de terre » par l’ONU. Les initiatives locales de cette journée du 15 septembre – dégustations, démonstrations culinaires et ateliers – viseront à rééduquer au goût par le jeu et le plaisir. La démarche, à la fois sensorielle, ludique et gastronomique, s’assortira d’une réflexion quant à l’impact des choix alimentaires sur le bien-être personnel et sur les écosystèmes de la planète. Samedi, seul, en famille ou entre amis, à Paris et dans les régions de France, on s’initiera notamment au bonheur de remplir son frigo de façon plus exigeante et moins compulsive. On se laissera aller, pour une fois et peut-être pour toujours, à éprouver et partager la nostalgie des ultimes fraises, la tendresse des premières châtaignes, et l’attente, certes un peu fébrile, des cèpes après la pluie…


Slow Food France, Montpellier SupAgro, 2, place Pierre-Viala (Bât. 12), 34060 Montpellier Cedex 1. Tél. : 04 99 61 30 47. http://www.slowfood.fr/
À lire : Bon, propre et juste, de Carlo Petrini, préfaces de Jean Lhéritier et d’Alain Ducasse (éd. Yves Michel – Souffle d’Or).



( lefigaro.fr)

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