Bijoux et vases en or, flacons en verre soufflé, plats en bronze... L'exposition « Afghanistan, trésors retrouvés », au musée Guimet (Paris 16e), présente jusqu'au 30 avril de superbes objets des collections du Musée national de Kaboul. Issues de quatre sites archéologiques (Fullol, Aï-Khanoum, Tilla-Tepe et Begram), ces quelque 220 pièces révèlent la richesse du patrimoine afghan et retracent une partie de l'histoire du pays, de l'âge de Bronze à l'Empire des Kouchans, entre le ier et le iiie siècle après J.-C. Une histoire tourmentée, au vu des influences culturelles multiples – indiennes, chinoises, hellénistiques ou proche-orientales – des objets d'art exposés.
Jeanne Dréan
Au musée Guimet, la renaissance de trésors afghans
Par Annick BENOIST
PARIS (AFP) - Une course contre la montre se déroule dans les sous-sols du musée Guimet des Arts Asiatiques, à Paris, pour rendre leur éclat à 221 chefs d'oeuvre afghans, qui y seront exposés à partir du 6 décembre.
Penchés sur des plaques d'ivoire, des coupes en verre émaillé, des éléments décoratifs en terre cuite, une douzaine de restaurateurs chevronnés travaillent sans relâche à redonner vie à ces pièces qu'il a fallu d'abord "dérestaurer".
Spécialiste des ivoires et des bois polychromes qu'elle restaure pour les musées nationaux, Agnès Cascio consacre son sprint final à trois ondoyantes déesses fluviales en ivoire, représentations de divinités aquatiques indiennes.
"J'enlève de vieux enduits datant d'une restauration antérieure à 1950 et qu'il n'était pas souhaitable de garder, parce qu'ils ont jauni. Un travail de bénédictine", ajoute-t-elle en riant, plongeant un coton-tige dans un solvant. C'est à l'aquarelle qu'elle achèvera la restitution de cette sculpture.
Les déesses, hautes de près de 45 cm, proviennent du trésor de Begram (60 km au nord de Kaboul), mis au jour entre 1937 et 1939 par les archéologues français Joseph et Ria Hackin. Begram, l'ancienne Alexandrie du Caucase, carrefour de trois mondes: la Grèce, l'Inde et la Chine.
"L'exceptionnelle collection d'ivoires de Begram tient à la sécheresse du climat en Afghanistan. Ces statuettes ont peu survécu en Inde, souligne Jean-François Jarrige, président du musée Guimet et commissaire général de l'exposition "Afghanistan, les trésors retrouvés" (6 décembre- 30 avril).
Silencieux, tout à son minutieux travail, Sherazaddin Saifi, directeur général du département de restauration du musée de Kaboul, achève quant à lui le nettoyage d'une plaque en ivoire à décor ajouré, illustrant femme à l'enfant et couple féminin, élément de mobilier provenant aussi de Begram.
A l'autre bout de la pièce, ce sont les verres émaillés, soufflés, peints avec des oxydes et soumis à une deuxième cuisson, chefs d'oeuvre romains parvenus aux confins de l'Asie Centrale, que reconstitue avec une patience infinie une des restauratrices de l'atelier Vignier-Dupin.
Il a fallu démonter l'ancien support en verre, qui avait perdu sa transparence, refixer quelque deux cents bris de verre, pour que réapparaissent ici, la bataille d'Hector à Troie, là une scène de chasse sur terre et marine.
Du placard sont sortis précautionneusement une aiguière noire en verre et oxyde de manganèse, des flacons en forme de poisson en verre soufflé transparents et bleus, des gobelets et assiettes rares.
Dans la salle voisine, on s'active aux soclages, on numérote une énième fois les bijoux en or du trésor de Tillia Tepe (nord de l'Afghanistan), sauvés du pillage et de la folie destructrice des talibans par des archéologues soviétiques et des fonctionnaires afghans au péril de leur vie.
Il y a là aussi des vases en or provenant du site archéologique de Fullol (centre de l'Afghanistan) et des chapiteaux corinthiens de celui de Aï Khanoun (Tadjikistan). "Autant de pièces d'un trésor qui vient d'échapper en partie à la barbarie des dernières années", note Jean-François Jarrige.
"Cette exposition sera aussi un hommage à Joseph et Ria Hackin, morts en 1941 alors qu'ils allaient réorganiser la France Libre en Orient, coulés par un sous-marin allemand et qui, eux, n'ont pu échapper à la folie des hommes".
Et quelques réactions variées de visiteurs :
1-Un reportage sur Arte mentionnait le parcours de ce trésor et les actes administratifs à réaliser pour réussir cette expo : Dire qu'un tel trésor a failli disparaitre ! Voir les laques chinoises, les ivoires indiens, les parures, les objets d'or, les bronzes et les verreries gréco-romaines... est un véritable bonheur et un hymne à l'intelligence contre la barbarie et l'obscurantisme qui s'est évertué à vouloir faire disparaitre de tels joyaux ; que les Hommes mettent leur intelligence à de telle réussite afin que l'humanité leur disent "Bravo !", pour la protection de la mémoire d'un pays durablement éprouvé.
Evitez le mercredi pour une expo réussie
2-Magnifiques objets, à faire rêver ou baver d'envie, un trésor royal à peu près égal en qualité à celui trouvé en Egypte, supérieur à celui trouvé à Egine, les mots manquent pour décrire la finesse et le niveau artistique des artisans qui ont façonné tous ces objets. Plus incroyable encore qu'il ait été trouvé intact, l'émotion gagne en y pensant. Ne négligez toutefois pas les trésors retrouvés à Begram, gravés et sculptés sur ivoire ils n'en sont pas moins remarquables. Notez le travail sur verre soufflé, vous le serez aussi. Je vous recommande cette expo, et d'éviter le mercredi. 4 étoiles et c'est bien payé, j'estime que le prix d'entrée est abusif, aucune doc à moins de 8 euros et une salle du "trésor de la colline" ne pouvant contenir et accueillir tous les visiteurs qui se pressent en rang d'oignons, un vrai gâchis !
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3-Une expo montée à la va vite
Le musée Guimet a monté d'urgence une exposition des trésors afghans du musée national de Kaboul, tellement vite que le catalogue n'a pu en être édité, et cette rapidité se ressent dans la présentation de l'exposition, cconçue en dépit du bon sens, les pièces les plus précieuses, l'or de Tepe Tillol étant exposé dans un couloir exigu, ce qui crée un bouchon permanent, et empêche de bien voir. De plus les cartels sont assez légers, ne précisant jamais les termes savants employés, et ne donnant d'autres indications qu'époque et matériaux. Ceci dit, il y a de très belles pièces à voir, quelques objets d'or à la naïveté surprenante de 2000 av JC, les objets hellénistiques témoignant de la magnificence d'Ai Khanoun, les trésors d'une tombe nomade mystérieuse, mais remplie d'un or oscillant entre beauté barbare et raffinement élégant, et enfin la cache hétéroclite rassemblant aussi bien ivoires indiens que verres romains, les objets valent le coup d'oeil, même si finalement il n'y en a pas autant que dans d'autres expositions de Guimet. Le rapport attente/visite est un peu décevant, il faut bien compter une heure de queue avant de rentrer, et on perd encore du temps à l'entrée du boyau consacrer à l'or, c'est dommage parce que mieux fichue cette expo serait intéressante, le scénographe et la précipitation lui auront grandement nui............................
4-Les trésors retrouvés d'Afghanistan
Une manifique expo - à ne pas rater. Des pièces rares, précieuses et étonnantes. Une très riche collection des objets d'art, surveçu aux talibans. Première mondiale grâce aux éffors des archéologues français de début du sciècle.
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A vous donc de vous faire une opinion et vos avis seront les bienvenus ici !En tout cas ,je meurs d'envie de m'y rendre !
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