Adieu Monsieur !J'aime à penser que vous êtes arrivé dans un lieu où vous pourrez enfin " poser vos valises" ,où vous n'aurez plus à lutter contre la pauvreté ,la misère,les discriminations ! Puissiez-vous enfin sourire à chaque instant ! Nous sommes tous orphelins de vous !
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Septembre 2002 : 90 ans, portrait. :
1 Je crois que ce que je ressens comme le plus grand échec, c'est ce que je n'ai pas eu le courage d'oser. Quand je n'ai pas risqué de me faire taper dessus pour dire :"Cela ne va pas !" Remarquez, il est encore temps. in Philippe Jost, Les quatre vérités de l'abbé Pierre, Hors collection, Paris, 1995, p.13, Ex Libris, décembre 1994.
2 Mes principaux défauts sont l'indiscipline et l'impatience. Dois-je les réprimer ? Les cultiver ? Le dilemne est terrible. Parce que c'est pour cela que les gens m'aiment ... Ibidem, p.14, janvier 1995.
3 Ce qu'il faut revendiquer, ce n'est pas l'égalité qui est illusoire. De la naissance à la mort il y a inégalité : quand l'enfant naît, le père et la mère sont forts et il est faible ; et quand il sera devenu fort, ses parents seront devenus faibles. Ce qui est nécessaire à la vie même, c'est la solidarité. Ibidem p. 111, janvier 1995.
4 Il y a une Loi avant les lois, la Loi absolue qui est la loi des lois : pour venir en aide à un humain sans toit, sans pain, sans soins, il faut savoir braver les lois. Ibidem p.46, in Dieu et les Hommes, 1993 (avec Bernard Kouchner, Dialogues et propos recueillis par Michel-Antoine Burnier, avec l'aide de, notamment, Cécile Romane, avant-propos de Marek Halter).
5 On ne possède vraiment que ce que l'on est capable de donner. Autrement on n'est pas le possesseur, on est le possédé. Ibidem p.86.
6 L'école n'est pas faite seulement pour enseigner ce que sont les choses mais pour ouvrir les esprits à la connaissance de ce qui est notre être commun d'hommes. Elle doit ouvrir les coeurs aux faims et aux soifs de justice, à la volonté de servir premiers les plus souffrants, à ce qu'il faut appeler les colères de l'amour. Ibidem p.87, in Faim et Soif, 1956.
7 Il n'y a que les hommes pour tuer un million d'entre eux pour la victoire d'un chef : des hommes qui ne se connaissent pas s'entre-tuent sur l'ordre de chefs qui se connaissent et ne s'entre-tuent pas, chefs qui signeront la paix en se serrant la main, un verre de champagne dans l'autre. Ibidem p. 117, in Absolu, Le Seuil, 1994.
8 Le droit d'ingérence, vite devenu le devoir d'ingérence, est une tentative rigoureuse d'essayer d'éviter les grands massacres et de les prévenir. Avec la disparition de la souveraineté absolue de chaque Etat, il annonce l'avènement d'une politique morale universelle. C'est la révolution planétaire de cette fin de siècle. Ibidem p. 121, "7 sur 7", TF1, 9 mai 1993.
9 L'abbé Pierre à Bernard Kouchner : Alors là, je touverai le fond du problème de la sensibilité d'un Juif, en lui disant : toutes vos énergies se trouvent mobilisées par la réinstallation du grand temple de Salomon à Jérusalem, bref, de l'ancienne cité du roi David et du roi Salomon. Or vous vous basez pour cela sur tout ce qui dans la Bible parle de Terre promise. Or, je ne peux pas ne pas me poser cette question : que reste-t-il d'une promesse lorsque ce qui a été promis, on vient de le prendre en tuant par de véritables génocides des peuples qui y habitaient, paisiblement, avant qu'ils y entrent ? Les jours ... Quand on relit le livre de Josué, c'est épouvantable ! C'est une série de génocides, groupe par groupe, pour en prendre possession ! Alors foutez-nous la paix avec la parole de Terre promise ! Je crois que - c'est çà que j'ai au fond de mon coeur - que votre mission a été - ce qui, en fait, s'est accompli partiellement - la diaspora, la dispersion à travers le monde entier pour aller porter la connaissance que vous étiez jusqu'alors les seuls à porter, en dépit de toutes les idolâtries qui vous entouraient, etc. passage censuré dans Dieu et les Hommes, publié dans Le secret de l'abbé Pierre de Michel-Antoine Burnier et Cécile Romane, Mille et une nuits, Paris 1996, p. 11. 10 Depuis cinquante ans, l'exclusion, loin de disparaître, est devenue une caractéristique durable de la société contemporaine. Notre conviction, c'est qu'aujourd'hui, on peut refaire le monde pour qu'il soit plus juste, pour que chacun y trouve sa place et puisse y vivre dignement. Appel du 23 mars 1999 à l'occasion du cinquantième anniversaire du mouvement Emmaüs.
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Vie de l'abbé Pierre :
1912. Naissance le 15 août, à Lyon, d'Henri Grouès, dans une famille aisée et pieuse. Ses parents auront sept enfants, il est le troisième. Première vocation: missionnaire. À 12 ans, il accompagne son père à la confrérie séculaire des Hospitaliers Veilleurs, où les bourgeois se font coiffeurs barbiers pour les pauvres. À 16 ans, il veut se faire franciscain. 1931. Il renonce à tout héritage et entre chez les capuci ns. En religion, Henri Grouès devient frère Philippe. 1932. Entre au cloître au couvent de Crest. 1939. En avril, il quitte la claustration, devient vicaire à Grenoble. En décembre, il est mobilisé comme sous-officier dans le train des équipages. 1942-1944. En juillet, deux Juifs pourchassés lui demandent de l'aide : il découvre les persécutions et s'engage immédiatement, apprend à faire les faux papiers. Dés août, commence à faire passer des Juifs en Suisse. Il aide les réfractaires au Service du travail obligatoire (STO). En 1943, rencontre décisive avec Lucie Coutaz, sa secrétaire durant quarante ans. Il prend le nom d'abbé Pierre dans la clandestinité. En 1944, il passe en Espagne puis rejoint de Gaulle à Alger. 1945. Octobre, député de Nancy, élu en tête d'une liste MRP, mais indépendant apparenté. Il s'oppose aux communistes et rencontre Garaudy, député communiste. Il fait vivre des pauvres sur son indemnité parlementaire. 1947. Vice-président de la Confédération mondiale, mouvement fédéraliste universel. Avec Camus et Gide, il fonde le comité de soutien à Gary Davis, citoyen du monde. 1948. Rencontre de Georges, ancien bagnard, qu'il sauve du suicide en lui demandant de l'aider à aider les autres. C'est la naissance du mouvement Emmaüs. 1949. Présentation du premier projet de loi sur l'objection de conscience. Il propose d'admettre la Chine, à l'ONU, et fonde les Chiffonniers d'Emmaüs. 1954. Une femme meurt de froid dans la rue par; - 20 °C. L'abbé Pierre lance un appel à la radio qui amène des flots de dons, déclenche les bonnes volontés par milliers et retourne le gouvernement en faveur des sans-logis. Depuis cette date, l'abbé Pierre n'a cessé d'être le porte-parole le plus célèbre des exclus. Emmaüs est aujourd'hui un mouvement international. 1958. Quarante communautés Emmaüs en France et dans le monde. L'abbé Pierre est hospitalisé, certains en profitent pour l'évincer. Il publie le texte de ses conférences : L'abbé Pierre vous parle, convoque peu après la première assemblée mondiale d'Emmaüs à Berne et refait l'unité du mouvement. Expansion mondiale des Chiffonniers d'Emmaüs. L'abbé est consulté par beaucoup de ministres du logement. 1981. Il est nommé officier de la Légion d'honneur. Printemps 1986. Après le premier hiver des Restos du Cœur, Coluche offre à l'abbé Pierre les sommes qui n'ont pas été dépensées. 26 juin 1986. L'abbé Pierre prononce à Montrouge l'oraison funèbre de Coluche. 1988. Il se retire à l'abbaye de Saint-Wandrille. Depuis l'âge de soixante-dix ans, il s'est démis de ses responsabilites. 1989. Assis à la droite de Jean-Paul II, il lui suggère de se retirer à soixante-quinze ans. 14 juillet 1992. Il refuse le grade de grand officier de la Légion d'honneur pour attirer l'attention sur les sans-logis. (in Le secret de l'abbé Pierre, p. 45-47, pour de 1912 à 1992) 1996. Il soutient son ami Roger Garaudy, inculpé pour "diffamation raciale" à l'égard des Juifs (Roger Garaudy est condamné, le 17 février 1998, par la 17ème chambre du Tribunal correctionnel de Paris). L'abbé Pierre est exclu de la Licra. 19 avril 2001. Il est fait grand officier de la Légion d'honneur par le président Jacques Chirac lui-même.
1 Je crois que ce que je ressens comme le plus grand échec, c'est ce que je n'ai pas eu le courage d'oser. Quand je n'ai pas risqué de me faire taper dessus pour dire :"Cela ne va pas !" Remarquez, il est encore temps. in Philippe Jost, Les quatre vérités de l'abbé Pierre, Hors collection, Paris, 1995, p.13, Ex Libris, décembre 1994.
2 Mes principaux défauts sont l'indiscipline et l'impatience. Dois-je les réprimer ? Les cultiver ? Le dilemne est terrible. Parce que c'est pour cela que les gens m'aiment ... Ibidem, p.14, janvier 1995.
3 Ce qu'il faut revendiquer, ce n'est pas l'égalité qui est illusoire. De la naissance à la mort il y a inégalité : quand l'enfant naît, le père et la mère sont forts et il est faible ; et quand il sera devenu fort, ses parents seront devenus faibles. Ce qui est nécessaire à la vie même, c'est la solidarité. Ibidem p. 111, janvier 1995.
4 Il y a une Loi avant les lois, la Loi absolue qui est la loi des lois : pour venir en aide à un humain sans toit, sans pain, sans soins, il faut savoir braver les lois. Ibidem p.46, in Dieu et les Hommes, 1993 (avec Bernard Kouchner, Dialogues et propos recueillis par Michel-Antoine Burnier, avec l'aide de, notamment, Cécile Romane, avant-propos de Marek Halter).
5 On ne possède vraiment que ce que l'on est capable de donner. Autrement on n'est pas le possesseur, on est le possédé. Ibidem p.86.
6 L'école n'est pas faite seulement pour enseigner ce que sont les choses mais pour ouvrir les esprits à la connaissance de ce qui est notre être commun d'hommes. Elle doit ouvrir les coeurs aux faims et aux soifs de justice, à la volonté de servir premiers les plus souffrants, à ce qu'il faut appeler les colères de l'amour. Ibidem p.87, in Faim et Soif, 1956.
7 Il n'y a que les hommes pour tuer un million d'entre eux pour la victoire d'un chef : des hommes qui ne se connaissent pas s'entre-tuent sur l'ordre de chefs qui se connaissent et ne s'entre-tuent pas, chefs qui signeront la paix en se serrant la main, un verre de champagne dans l'autre. Ibidem p. 117, in Absolu, Le Seuil, 1994.
8 Le droit d'ingérence, vite devenu le devoir d'ingérence, est une tentative rigoureuse d'essayer d'éviter les grands massacres et de les prévenir. Avec la disparition de la souveraineté absolue de chaque Etat, il annonce l'avènement d'une politique morale universelle. C'est la révolution planétaire de cette fin de siècle. Ibidem p. 121, "7 sur 7", TF1, 9 mai 1993.
9 L'abbé Pierre à Bernard Kouchner : Alors là, je touverai le fond du problème de la sensibilité d'un Juif, en lui disant : toutes vos énergies se trouvent mobilisées par la réinstallation du grand temple de Salomon à Jérusalem, bref, de l'ancienne cité du roi David et du roi Salomon. Or vous vous basez pour cela sur tout ce qui dans la Bible parle de Terre promise. Or, je ne peux pas ne pas me poser cette question : que reste-t-il d'une promesse lorsque ce qui a été promis, on vient de le prendre en tuant par de véritables génocides des peuples qui y habitaient, paisiblement, avant qu'ils y entrent ? Les jours ... Quand on relit le livre de Josué, c'est épouvantable ! C'est une série de génocides, groupe par groupe, pour en prendre possession ! Alors foutez-nous la paix avec la parole de Terre promise ! Je crois que - c'est çà que j'ai au fond de mon coeur - que votre mission a été - ce qui, en fait, s'est accompli partiellement - la diaspora, la dispersion à travers le monde entier pour aller porter la connaissance que vous étiez jusqu'alors les seuls à porter, en dépit de toutes les idolâtries qui vous entouraient, etc. passage censuré dans Dieu et les Hommes, publié dans Le secret de l'abbé Pierre de Michel-Antoine Burnier et Cécile Romane, Mille et une nuits, Paris 1996, p. 11. 10 Depuis cinquante ans, l'exclusion, loin de disparaître, est devenue une caractéristique durable de la société contemporaine. Notre conviction, c'est qu'aujourd'hui, on peut refaire le monde pour qu'il soit plus juste, pour que chacun y trouve sa place et puisse y vivre dignement. Appel du 23 mars 1999 à l'occasion du cinquantième anniversaire du mouvement Emmaüs.
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Vie de l'abbé Pierre :
1912. Naissance le 15 août, à Lyon, d'Henri Grouès, dans une famille aisée et pieuse. Ses parents auront sept enfants, il est le troisième. Première vocation: missionnaire. À 12 ans, il accompagne son père à la confrérie séculaire des Hospitaliers Veilleurs, où les bourgeois se font coiffeurs barbiers pour les pauvres. À 16 ans, il veut se faire franciscain. 1931. Il renonce à tout héritage et entre chez les capuci ns. En religion, Henri Grouès devient frère Philippe. 1932. Entre au cloître au couvent de Crest. 1939. En avril, il quitte la claustration, devient vicaire à Grenoble. En décembre, il est mobilisé comme sous-officier dans le train des équipages. 1942-1944. En juillet, deux Juifs pourchassés lui demandent de l'aide : il découvre les persécutions et s'engage immédiatement, apprend à faire les faux papiers. Dés août, commence à faire passer des Juifs en Suisse. Il aide les réfractaires au Service du travail obligatoire (STO). En 1943, rencontre décisive avec Lucie Coutaz, sa secrétaire durant quarante ans. Il prend le nom d'abbé Pierre dans la clandestinité. En 1944, il passe en Espagne puis rejoint de Gaulle à Alger. 1945. Octobre, député de Nancy, élu en tête d'une liste MRP, mais indépendant apparenté. Il s'oppose aux communistes et rencontre Garaudy, député communiste. Il fait vivre des pauvres sur son indemnité parlementaire. 1947. Vice-président de la Confédération mondiale, mouvement fédéraliste universel. Avec Camus et Gide, il fonde le comité de soutien à Gary Davis, citoyen du monde. 1948. Rencontre de Georges, ancien bagnard, qu'il sauve du suicide en lui demandant de l'aider à aider les autres. C'est la naissance du mouvement Emmaüs. 1949. Présentation du premier projet de loi sur l'objection de conscience. Il propose d'admettre la Chine, à l'ONU, et fonde les Chiffonniers d'Emmaüs. 1954. Une femme meurt de froid dans la rue par; - 20 °C. L'abbé Pierre lance un appel à la radio qui amène des flots de dons, déclenche les bonnes volontés par milliers et retourne le gouvernement en faveur des sans-logis. Depuis cette date, l'abbé Pierre n'a cessé d'être le porte-parole le plus célèbre des exclus. Emmaüs est aujourd'hui un mouvement international. 1958. Quarante communautés Emmaüs en France et dans le monde. L'abbé Pierre est hospitalisé, certains en profitent pour l'évincer. Il publie le texte de ses conférences : L'abbé Pierre vous parle, convoque peu après la première assemblée mondiale d'Emmaüs à Berne et refait l'unité du mouvement. Expansion mondiale des Chiffonniers d'Emmaüs. L'abbé est consulté par beaucoup de ministres du logement. 1981. Il est nommé officier de la Légion d'honneur. Printemps 1986. Après le premier hiver des Restos du Cœur, Coluche offre à l'abbé Pierre les sommes qui n'ont pas été dépensées. 26 juin 1986. L'abbé Pierre prononce à Montrouge l'oraison funèbre de Coluche. 1988. Il se retire à l'abbaye de Saint-Wandrille. Depuis l'âge de soixante-dix ans, il s'est démis de ses responsabilites. 1989. Assis à la droite de Jean-Paul II, il lui suggère de se retirer à soixante-quinze ans. 14 juillet 1992. Il refuse le grade de grand officier de la Légion d'honneur pour attirer l'attention sur les sans-logis. (in Le secret de l'abbé Pierre, p. 45-47, pour de 1912 à 1992) 1996. Il soutient son ami Roger Garaudy, inculpé pour "diffamation raciale" à l'égard des Juifs (Roger Garaudy est condamné, le 17 février 1998, par la 17ème chambre du Tribunal correctionnel de Paris). L'abbé Pierre est exclu de la Licra. 19 avril 2001. Il est fait grand officier de la Légion d'honneur par le président Jacques Chirac lui-même.
site avec le texte complet : www.denistouret.net/textes/abbe_Pierre.html.
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