vendredi 1 juin 2007

Plus fortes ensemble !


Sur le modèle des pays du tiers-monde où les femmes se regroupent pour échanger et se soutenir :les Maisons des Femmes


Des lieux autogérés et protégés

Paris, 163, rue de Charenton, l’entrée est libre. Seule exception, "No men" : les hommes sont exclus. Imaginées à la fin des années 70, le but des Maisons des femmes était de créer des lieux autogérés partout en France, des espaces d’initiatives et de solidarité féministe où les femmes pourraient s’exprimer librement, loin de toute présence masculine. Ici, elles peuvent également se documenter sur l’histoire des femmes et du féminisme, suivre des cours d’alphabétisation, demander un renseignement administratif… ou sortir de leur isolement, tout simplement.

Des groupes de paroles

La Maison des femmes de Paris est un endroit de vie qui héberge plusieurs groupes de paroles, plusieurs associations. Femmes sourdes et solidaires, Encore féministes, la Meute, Archives lesbiennes, Action contre les violences masculines… Mais si la Maison des femmes sert plus de boîte aux lettres que de réel Q.G pour les féministes parisiennes, quelques-unes organisent encore ici des groupes de paroles, affichent leurs tracts et leurs lieux de rendez-vous. Seules une vingtaine de militantes font encore vraiment bouger le lieu. C’est trop peu et chaque année, le budget est difficile à boucler. Les raisons ? La baisse des subventions publiques, le désengagement de l’Etat, mais également le vieillissement et la diminution des militantes. "Comment pérenniser des structures de résistance ? Aujourd’hui, beaucoup de jeunes femmes courent après leur emploi, sont très angoissées par rapport à l’avenir…", relativise la vice-présidente, Michèle Larrouy.

Surexploitation plus qu'oppression

Elle refuse de parler de crise du militantisme et salue l’arrivée des plus jeunes et se déclare satisfaite d’avoir vu beaucoup de jeunes femmes dans les mobilisations contre le CPE. Petit à petit, émergent à la Maison des femmes de nouvelles structures, plus en phase avec le contexte socio-économique actuel. Les féministes auraient-elles d’autres chats à fouetter ? "La priorité dans leurs revendications, c’est désormais la surexploitation économique qui touche principalement les femmes et non plus l’oppression sexiste dont elles sont victimes en général", estime Michèle Larrouy.

Chômage, emploi, immigration

Le groupe "Action Femmes chômage emploi" affirme ainsi "refuser la précarité et réagir contre le chômage", le RAJFIRE (réseau pour l’autonomie des femmes immigrées et réfugiées) propose de son côté des cours de français et un accompagnement administratif. Près d’une centaine de "sans-papières", comme on les appelle ici, fréquentent le réseau. En avril, la Maison des femmes de Paris a fêté son vingt-cinquième anniversaire. Et le projet de créer d’autres lieux féministes à Paris est encore vivace. Personne n’en démord.

Plus d'infos !

A Paris : 163, rue de Charenton, 75 012 Paris
Le site de la Maison des Femmes de Paris
A Bordeaux : 84, rue de la Rousselle, 33 000 Bordeaux
Le site de la Maison de Bordeaux
A Montreuil : 26-28, rue de l’Eglise, 93 100 Montreuil.
Le site de la Maison de Montreuil
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Bérangère Lepetit [30 mai 2007]

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