jeudi 21 juin 2007

Design :les tabourets







Les tabourets inspirent les designers qui rivalisent d'inventivité et de créativité pour leur donner des lettres de noblesse et les faire entrer dans la cour des grands du mobilier.
Ils ne veulent plus être ces vilains sièges cachés dans le recoin d'une cuisine, d'une salle de bains ou même d'un placard. Ils veulent être exposés. Ils investissent toutes les pièces des demeures, du salon à la chambre, du jardin aux terrasses... Ils sont si nombreux sur le marché de la décoration qu'il est difficile de recenser la totalité des modèles. Les tabourets se déclinent dans tous les matériaux, tous les tons, toutes les tailles, toutes les formes et à tous les prix. L'éventail est si large qu'il devient impossible de ne pas en trouver un à sa taille et à son goût.


En 1968, le plastique lui offre sa première grande révolution avec le tabouret Tam Tam d'Henry Massonnet. A l'aube de ses quarante ans, son succès ne se dément pas. Il est aujourd'hui réédité couleur argent ou or chez Branex Design et continue d'être dans le top des ventes. Plusieurs créateurs ont remodelé son aspect d'origine ou l'ont décliné dans d'autres matériaux : en bois laqué noir (Zig Zag chez First Time) ou en zinc laqué en huit coloris (Talent pour La Redoute).


Ce petit siège peu encombrant bénéficie d'un nouveau mode de vie au ras du sol. De plus en plus nombreux sont ceux qui dînent autour d'une table basse, assis à l'orientale.
L'exiguïté des logements urbains explique aussi cette folie du tabouret. Sa taille lui permet de ne pas casser les perspectives et produit un effet d'espace pour la pièce. C'est aujourd'hui un élément indispensable et incontournable des intérieurs. Sa fonctionnalité est mise en scène au même titre qu'un fauteuil ou un canapé.


Il prend des airs de sculpture, comme le tabouret Fun, en acier laqué époxy, de chez Sabz, ou celui de Philippe Starck pour Xo, une tête de bonze en céramique finition or platinium ou noir brillant à la touche baroque, ou encore le One-Shot en polyamide de Patrick Jouin pour Materialise, en série limitée, dont les pieds se tordent et s'entremêlent pour lui donner cette impression de fragilité aérienne.
La mode des bars et des cuisines américaines a entraîné un rehaussement des pieds des tabourets, tout en multipliant le choix. La nouveauté 2007 fait fureur : le Hot Seat, dessiné avec beaucoup d'humour par Elan et Mark Falvai pour Flavour Design, est en fait une casserole renversée en aluminium brossé verni.


Pour les amoureux de la petite reine, Zanotta propose l'une des "icônes" des tabourets de bar dont l'assise est une selle de vélo. Quant au designer Konstantin Grcic (pour Magis), il a produit de superbes tabourets aux lignes futuristes avec beaucoup de talent et d'ingéniosité. Les personnes vivant à l'étroit les apprécieront car ils s'empilent les uns dans les autres. En fonte d'aluminium (noir, rouge ou blanc), ils ont aussi l'avantage de supporter les caprices de la météo. Egalement astucieux, ceux dessinés par Christian Ghion : non utilisés, ils se transforment en une colonne pour offrir à la pièce une ambiance à la Buren.
Ces nouveaux tabourets jouent la polyvalence : coffre de rangement pour ce tabouret "rondouillard" en polypropylène rouge rappelant une sculpture d'Henry Moore (La Maison du bain). Ou celui de Starck, Bubu Ier, ce roi à la couronne renversée aux couleurs acidulées et translucides qui est muni d'un couvercle pour y cacher les jouets des enfants, par exemple. Ce dernier dispute la première place des ventes à son cousin le Tam Tam chez le distributeur Driade (site de vente de design sur Internet). Plusieurs peuvent devenir de jolies petites tables d'appoint. Légers et esthétiques, les tabourets se déplacent facilement.
Plus étonnant, le Porcino Light d'Aldo Cibic (chez Sabz). Ce gros champignon rouge affiche un trois en un : tabouret, table et éclairage. On l'imagine fort bien sur une terrasse ou dans un jardin. Des jardins qui apprécieraient également ceux de Philippe Starck, dont le Bohème, inspiré d'une amphore en polycarbonate jaune, violet, vert, rouge ou transparent. Ou, plus rigolo, le Nain de salon en technopolymère noir. Le tabouret escabeau que l'on trouve dans les bibliothèques ou les cuisines fut l'un des premiers à se mettre au service de cette polyvalence. Si l'on peut le trouver dans les brocantes ou chez les antiquaires, certaines enseignes comme la Maison Cassette le rééditent régulièrement.
La décoration d'inspiration ethnique offre un catalogue tout aussi impressionnant : tendance africaine ou asiatique, rustique ou sophistiquée, le plus souvent en bois exotique. Mais, plus singulier, il peut aussi être en scoubidou noir comme le Vague d'Asiatides chez Pacific Compagnie.
Les écocitoyens trouveront sur le site http://www.ethnik.org/ des tabourets sculptés à la main dans un bois d'ayou aux teintes chaudes et sombres venu du Cameroun. Umoé, entreprise de commerce équitable, importe d'Indonésie des tabourets tournés dans une seule bille de manguier colorés à base de teinture naturelle à l'eau.
Enfin, le succès du très pratique tabouret canne, produit phare de Nature et Découvertes, doit être mis en parallèle avec celui des promenades ou des visites de musée... et sans doute aussi à imputer au vieillissement de la population.
Cécile Urbain
1ère image :
Le Hot Seat d'Elan et Mark Falvai, environ 159 euros.
2è image:
Ph.Starck
3è image :
le One-shot
4è image :
le Bubu 1er de Ph .Starck
5è image :
le Tam-Tam or

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