vendredi 15 juin 2007

Chutes d'étoiles à Monumenta



Aimerais -je visiter cette exposition ? Certainement ! J'aime la démesure et le décor est absolument fabuleux ! Aimerais-je l'oeuvre elle -même ? Les photos vues jusqu'à maintenant ne me séduisent pas , ne me donnent pas envie de ...mais mon imagination devrait pouvoir prendre le relais !

Monumenta
Au Grand Palais du 30 mai au 8 juillet
Lundi et mercredi de 10h à 19h, du jeudi au dimanche de midi à minuit
Nouveau rendez-vous de la création contemporaine, MONUMENTA propose chaque année à un grand artiste contemporain de se mesurer à la nef monumentale du Grand Palais en créant une série d’œuvres inédites. Anselm Kiefer est le premier à relever le défi.
http://www.monumenta.com/2007/



Anselm Kiefer lance Monumenta, nouvelle manifestation d'art contemporain sous la verrière du Grand Palais à Paris
L'artiste allemand y expose jusqu'au 8 juillet des oeuvres monumentales, maisons de tôle ondulée abritant des tableaux puissamment évocateurs et tours de béton
Monumenta confronte la nef du Grand Palais et un artiste contemporain, français ou étranger en alternance. Après Kiefer elle invitera Richard Serra et Christian Boltanski.


Dix installations - sept "maisons" selon le terme qu'emploie l'artiste, et trois sculptures monumentales - ont été conçues pour cette première exposition, baptisée Sternenfall (Chute d'étoiles)."Le Grand Palais, surtout la nuit, est comme l'univers. On peut y voir les étoiles. C'est un lieu ouvert vers l'infini, vers le cosmos", explique Kiefer.


Pourquoi Chute d'étoiles ?

"Ce titre comprend la naissance et la mort de l'univers avec toutes ces étoiles qui naissent et meurent chaque jour comme des êtres humains", dit-il encore. Sternenfall parle du "métabolisme universel", du "métabolisme de la nature et des astres".Dans ses oeuvres, il dialogue notamment avec deux poètes, Paul Celan (1920-1970) et Ingeborg Bachmann 1926-1973). Le premier, juif allemand fortement marqué par l'expérience concentrationnaire, qui s'est suicidé. La seconde, proche de Celan, s'est comme lui longuement interrogée sur la possibilité de la littérature après la Shoah.

Dans ses "maisons" aux murs couverts de tôle ondulée, Kiefer a installé de grandes peintures. Les portes de ces constructions sont ouvertes sur un univers, où la nature a une grande part.
En hommage à Céline, il évoque le "Voyage au bout de la nuit", avec une trentaine de tableaux marins, où des collages de bateaux en ferraille voguent sur la peinture grise, blanche et ocre.
Dans Aperiatur terra (Que la terre s'ouvre), reprenant un vers biblique, il propose de grands paysages à la peinture épaisse, où la terre craquelée laisse éclore, dans des sillons qui filent vers l'horizon, d'innombrables fleurs.
Avec Palmsonntag, Kiefer reprend le motif du dimanche des rameaux, qui marque l'entrée du Christ à Jérusalem. A côté d'un grand palmier mort couché par terre, il joue avec des feuilles trempées dans du plâtre pour évoquer le contraste entre cette entrée triomphale et le calvaire à venir.
Anselm Kiefer présente aussi trois sculptures monumentales, trois tours de béton armées, dont une est écroulée, amas de gravats.
Son "Bateau soleil", fait de panneaux en équilibre précaire, laisse échapper de grands tournesols en bouquet, à travers des fenêtres grillagées.Ce "labyrinthe reprend les thématiques habituelles de l'artiste", les mythes, les traumatismes de l'histoire comme la Shoah, associés à son travail sur les matériaux, explique José Alvarez, le commissaire de l'exposition.Son oeuvre, puissante, interpelle les sens, l'imagination et la réflexion du public."Il ne faut pas comprendre ce que je veux dire dans mes oeuvres. Il faut voir quelque chose. Il faut voir avec son propre système de réflexion, sa propre histoire et exprimer ce que l'on éprouve (...). Chaque spectateur doit en quelque sorte finir l'oeuvre avec son regard", explique Anselm Kiefer.
Un artiste de la mémoire et de la démesure


Anselm Kiefer est né en 1945. Il a étudié le droit, la littérature et la linguistique avant de se consacrer aux arts plastiques. Dès le début des années 70, il a exploré les arcanes complexes de l'identité allemande d'après-guerre. Son oeuvre puise à la source des grands drames du 20e siècle pour en exorciser le mal et la brutalité.Depuis 1993, il est installé à Barjac, près de Nîmes, où il a investi 35 hectares. Son domaine, archipel d'ateliers, comprend un réseau de couloirs, grottes, bâtiments d'usines. Il y a récupérer de nombreux objets pour ses oeuvres à venir. Cette colline est devenue un lieu où les oeuvres appartiennent au paysage. "J'ai besoin de la nature, explique-t-il, du temps qu'il fait, du chaud, du froid. Quelquefois je laisse mes toiles sous la pluie. Je leur jette de l'acide, de l'eau ou de la terre dessus. Je n'utilise pas les couleurs industrielles. Le rouge, par exemple, ce n'est pas du rouge, c'est de la rouille, de la vraie rouille. Je ne cesse pas d'expérimenter des procédés."


Renseignements pratiques :

Monumenta 2007 : Anselm Kiefer, Grand Palais, avenue Winston Churchill, Paris 8e

Tous les jours sauf le mardi, de lundi et mercredi 10h-19h, jeudi à dimanche: 12h-24h

Tarifs: 4 euros / 2 euros

Jusqu'au 8 juillet

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