lundi 21 mai 2007

Persépolis












http://www.myspace.com/persepolislefilm
La sélection de Persepolis au Festival de Cannes n'est pas passée inaperçue auprès des autorités de Téhéran. Le dessin animé long-métrage de l'exilée iranienne Marjane Satrapi porte un regard critique sur la révolution islamique. Trop critique, juge Téhéran, qui s'en offusque officiellement.

"Cette année le festival de Cannes a sélectionné un film sur l'Iran qui présente un tableau irréel des conséquences et des réussites de la révolution islamique", écrit ainsi une organisation dépendant du ministère iranien de la Culture, la Fondation du cinéma Farabi. Cette lettre, adressée à l'attaché culturel de l'ambassade de France à Téhéran, et citée par la presse, s'interroge : "Se peut-il que la sélection de ce film ne soit pas à mettre au compte d'un acte politique ou même anticulturel de la part du festival ?". Et, remarquant que la sélection officielle de Cannes pour les oeuvres iraniennes est restreinte à ce dessin animé, la fondation accuse les responsables du festival d'agir "en conformité avec les politiques biaisées des puissances dominantes".

Le film Persepolis, réalisé avec Vincent Paronnaud, est tiré de la bande-dessinée éponyme de Marjane Satrapi, dans laquelle elle raconte son enfance à l'époque de la révolution de 1979 et les désillusions qui s'ensuivent pour elle, avant que ses parents ne préfèrent l'envoyer en Autriche par peur pour sa sécurité. Satrapi a écrit une série de bande-dessinées sur ce thème, dont Poulet aux prunes, qui ont été traduites en 20 langues. Cette série n'a jamais vu le jour en Iran, où la censure est impitoyable contre les ouvrages jugés contraires aux valeurs de la révolution islamique.

Pour préparer la sortie, le 27 juin, du dessin animé Persepolis, tiré de la bande-dessinée de Marjane Satrapi, la galerie parisienne Arludik organise une exposition de dessins originaux et de tirages limités. Le film, réalisé par Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, raconte la Révolution islamique en Iran en 1978 à travers les yeux d’une enfant puis d’une adolescente. La justesse du ton de la bande-dessinée, publiée depuis 2000, en a fait un succès international.
Persepolis, le film, a été créé « à l’ancienne », avec des dessins crayonnés et une animation classique, loin des techniques modernes et de la 3D qui caractérisent les dessins animés actuels. Ce sont les dessins préparatoires, dont on peut avoir un aperçu sur la page Myspace du film, qui sont exposés à Arludik jusqu’au 16 juin. Le 20 juin, une vente aux enchères aura lieu à l’espace Pierre Cardin à Paris. Tous les dessins de l’exposition y seront mis en vente au profit de la Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme.
Certaines sérigraphies seront également exposées dans sept Fnac (Poitiers, Velizy, Bordeaux, Cannes, Lille, et à Paris les Fnac des Ternes et du Forum des Halles) du 16 mai au 10 juillet. Et un mois avant sa sortie en salles, le film Persepolis aura déjà droit à une petite consécration : une projection au Festival de Cannes le 23 mai à 16h





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