Maud Fontenoy : suite

Conférence téléphonique tenue depuis 16h45 en direct par son équipe et interrogée par Yannick Perrigot.

«Pas facile comme situation à vivre, j’étais tellement près du but. Je remontais au nord, grosse houle avec 30 nœuds vent avec dépression qui passait dans le sud. Pas conditions de calme, mais j’avais connu pire avec ce bateau . Le mat est tombé d’un seul coup, cassé en deux morceaux. C’est un monstre de plusieurs tonnes qui est tombé sur le bateau. Je l’ai vraiment échappé belle. Il y a un morceau de 22m dans l’eau, qui donne des coups de boutoir, plus les vagues qui tapent. J’ai très peur que le mât perfore la coque. Il fait nuit noire, je n’ai plus d’instruments de navigation, plus de lumière, je suis recroquevillée sur ma couchette, j’écoute tous ces bruits, prête à sauter dans ma combinaison de survie et à sauter dans mon canot de sauvetage, sachant que les secours mettront deux à trois jours pour venir. Au milieu d’un désert...Je pense à ma famille, à ma maman qui doit s’inquiéter… Je suis super déçue super désolé. Je Pense à tous les enfants qui suivent l’aventure. Ça arrive maintenant alors que cela fait 4 mois que je bataille tous les jours. Ce n’est pas facile à gérer psychologiquement. Je sais que Nicolas Hulot a passé des coups de fil, PPDA le parrain du bateau ; Sarkozy est sur le coup aussi pour mobiliser la marine australienne. Ça me semble long. J’espère que la coque va tenir le coup. Il fait très sombre, très nuit, et ça rajoute à mon angoisse.J'espère avoir la force de rester au clair avec mes idées, voir ce que je peux faire, si un bateau peut venir sur zone et prendre une éventuelle décision pour construire un grément de fortune».