"Elle n'espère plus grand-chose. Juste un arbitrage de la justice en sa faveur. Alors que l'Europe se penche aujourd'hui sur les conséquences de l'avortement pour les femmes et les jeunes filles dans l'espace européen, Alicja Tysiac, elle, attend le verdict de son procès. Mère célibataire de trois enfants, elle a porté plainte contre l'Etat polonais en février, l'année dernière. Car si à 36 ans, elle se retrouve quasi aveugle, « c'est parce que les médecins de mon pays m'ont refusé l'accès à un avortement thérapeutique ». Atteinte d'une forte myopie, les ophtalmologistes lui prédisent la cécité en cas de troisième grossesse. Mais la législation polonaise, l'une des plus strictes d'Europe en matière d'avortement, ne lui permet pas d'y avoir accès. L'IVG y est pourtant permise en cas de viol, danger pour la santé de la mère et malformation du foetus. La pratique est autre. Certains médecins ne préviennent même pas les futures mères des risques qu'elles encourent ou les minimisent. C'est ce qui arrive à Alicja Tysiac. Aucun médecin n'accepte de signer le papier qui lui aurait permis d'avorter. Elle accouche par césarienne en novembre 2000. Mais, l'accouchement provoque une hémorragie rétinienne qui dégrade considérablement sa vue.
Il y a peu pourtant, l'avortement était légal en Pologne. Il a été interdit à la chute du mur de Berlin. Depuis 1989, le plus grand pays d'Europe de l'Est renoue avec le dicton : Etre polonais, c'est être catholique. Le gouvernement des frères Kaczynski a bel et bien entamé sa révolution morale. L'actuel ministre de l'Education, Roman Giertych, membre de la Ligue des familles polonaises, a même proposé une loi qui vise à protéger la vie dès sa conception. Histoire de bannir définitivement l'avortement. Dans un tel contexte, Alicja n'avait d'autres recours que la Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg. Une démarche peu appréciée dans son pays. Soixante-huit organisations catholiques se sont mobilisées contre elle. Elle a décidé de tenir. En attendant le verdict prévu pour la mi-mars, elle vit à Varsovie, avec une pension d'invalidité de 150 e par mois pour elle et ses trois enfants. "
A Varsovie, Sophie Brafman
JUSQU'A QUAND DEVRA T'ON SUBIR CETTE MAIN-MISE SUR NOS VIES ?
Il y a peu pourtant, l'avortement était légal en Pologne. Il a été interdit à la chute du mur de Berlin. Depuis 1989, le plus grand pays d'Europe de l'Est renoue avec le dicton : Etre polonais, c'est être catholique. Le gouvernement des frères Kaczynski a bel et bien entamé sa révolution morale. L'actuel ministre de l'Education, Roman Giertych, membre de la Ligue des familles polonaises, a même proposé une loi qui vise à protéger la vie dès sa conception. Histoire de bannir définitivement l'avortement. Dans un tel contexte, Alicja n'avait d'autres recours que la Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg. Une démarche peu appréciée dans son pays. Soixante-huit organisations catholiques se sont mobilisées contre elle. Elle a décidé de tenir. En attendant le verdict prévu pour la mi-mars, elle vit à Varsovie, avec une pension d'invalidité de 150 e par mois pour elle et ses trois enfants. "
A Varsovie, Sophie Brafman
JUSQU'A QUAND DEVRA T'ON SUBIR CETTE MAIN-MISE SUR NOS VIES ?
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