" La Convention de l'Unesco, réunie de lundi à mercredi à Paris, sert désormais de cadre juridique incontournable à la lutte antidopage, jusqu'à présent régie par des textes (le code mondial) et fédérée par une organisation indépendante (l'AMA) sans caractère contraignant.
Coquille légale du code mondial antidopage, dont la version révisée sera adoptée en novembre prochain, l'Unesco va dorénavant veiller à ce que ce règlement soit appliqué par tous les pays signataires de la Convention.
Et "les pays ne l'ayant pas ratifiée ne pourront pas prétendre à organiser des jeux Olympiques, des Championnats du monde ou d'Europe", précise Jean-François Lamour, ministre des Sports et vice-président de l'Agence mondiale antidopage (AMA).
"Grâce à cette Convention, la lutte antidopage est inscrite pour la première fois dans le droit international" se félicite Koichiro Matsuura, directeur général de l'Unesco. Les gouvernements, les fédérations sportives, le mouvement olympique et les sociétés civiles disposent désormais d'un véritable instrument juridique international contraignant."
Fondée en octobre 2005, basée sur la résolution de l'Onu qui définit le sport comme "moyen de promouvoir l'éducation, la santé, le développement et la paix", la Convention de l'Unesco compte une quarantaine de pays signataires et est officiellement opérationnelle depuis le 1er février dernier. Le seuil minimal de 30 pays signataires avait été atteint fin 2006 et la France est devenue jeudi le 42e pays à la ratifier.
Porteur de sa double casquette, Jean-François Lamour ouvrira lundi les débats de la première "Conférence des Etats Parties" en compagnie de Koichiro Matsuura.
Successeur potentiel de Richard Pound à la présidence de l'AMA, en novembre, Lamour juge que la Convention de l'Unesco aura un rôle de "monitoring" de l'application du Code mondial antidopage qui définit notamment les produits prohibés, les laboratoires agrées, les procédures de contrôle, d'analyse, la notion d'infraction et fixe les sanctions.
Ce Code, adopté par l'AMA en mars 2003, constitue une tentative d'harmonisation des normes antidopage, a minima. Mais l'AMA, fondation de droit privé suisse, ne possède pas les moyens de donner à son Code un caractère juridique de droit public contraignant.
La Convention ne sera cependant pas une coquille vide et disposera de ses propres règles, "dans le contexte du Code", stipulent les textes. "En cas de conflit, les dispositions de la Convention l'emportent".
AFP
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