samedi 5 mai 2007

Expo photos David Goldblatt







On l'a découvert en France lors des dernières Rencontres d'Arles. David Goldblatt, l'un des plus grands photographes documentaires sud-africains, s'invite aujourd'hui à Paris, chez Marian Goodman. Une remarquable exposition rassemble des paysages réalisés en 2006 sur sa terre natale, ainsi que la série "Particulars" (1975), dévoilée pour la première fois dans sa totalité. Soit 27 clichés en noir et blanc de fragments de corps en gros plan, fourmillant de détails sur l'identité ou l'histoire de leur propriétaire.

David Goldblatt est photographe professionnel depuis les années 1960. L'heure est alors à l'apartheid. Lui décide de raconter l'injustice de ce système. Pas de manière frontale, mais à travers des paysages qui lui sont proches, des scènes du quotidien ou des portraits de Noirs et d'Afrikaners.




SITES DÉSERTÉS :
Goldblatt s'intéresse ainsi à la fermeture des mines d'or, à la vie de Soweto ou à l'appropriation de Johannesburg par les Noirs au lendemain de la chute du régime d'apartheid. Dans ses clichés, il accentue parfois les contrastes, joue de la lumière intense du pays. Et garde surtout une distance respectueuse avec ses sujets.
Séduit par les tons mats de l'impression numérique sur papier chiffon 100 % coton, le photographe finit par adopter la couleur à l'orée des années 2000. En témoignent les paysages présentés chez Marian Goodman. Tous racontent l'Afrique du Sud d'aujourd'hui. Comme cet ensemble de maisonnettes en briques dans une région aride. Prévues pour loger les Noirs, elles sont abandonnées aux quatre vents. Il y a aussi ce paysage d'une beauté à couper le souffle. Des herbes folles balayées par un vent puissant. Avec, à l'horizon, une rangée à peine perceptible de bidonvilles. Autant de sites désertés par des hommes dont il subsiste toujours quelques traces collectées par Goldblatt, archéologue du présent.

"David Goldblatt". Marian Goodman Gallery, 79, rue du Temple, Paris-3e. M° Rambuteau.

Tél. : 01-48-04-70-52. Du mardi au samedi de 11 heures à 19 heures. Jusqu'au 16 juin.

A lire : David Goldblatt, éditions Phaidon, collection 55, 128 p., 7,95 €.
Hélène Simon

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