jeudi 28 février 2008

Sourire

Ou comment péter plus haut que son derrière ! :-)

Ses espoirs de destin national se sont envolés... Qu’importe, Philippe Douste Blazy se trouve un rôle international, quitte à s’arranger un peu avec la réalité et à s’inventer un rôle de dirigeant des Nations Unies que personne ne lui a confié.
“Il devient l’un des hauts responsables des Nations Unies avec le titre de secrétaire général adjoint de l’ONU” assurait RTL ; “A New York, Douste-Blazy rejoint le club des « SGA » (secrétaires généraux adjoints) qui dirigent les grands départements de l’ONU et la représentent sur les théâtres de crise” admirait le Figaro. Et tous de saluer, non sans un brin d’ironie toutefois, l’entregent de l’ancien ministre des Affaires étrangères qui lui permettait ainsi de retrouver une fonction de premier plan au sein des Nations Unies alors que la France semblait ne plus vouloir de lui.
Le problème, c’est que ce sont surtout les talents de communicateur de Douste-Blazy qu’il fallait ainsi saluer. Les médias français, dûment briefés par l’intéressé lui-même ou ses collaborateurs, se sont enthousiasmés un peu vite.
Non, Philippe Douste-Blazy n’est pas subitement devenu le N° 2 (ni 3 ni 4 ni 10) des Nations Unies. Incrédules, les vrais responsables des Nations Unies se sont retrouvés à expliquer au Monde (le premier à se donner la peine de vérifier les dires de l’ex maire de Toulouse) que, en fait, comment dire, “Secrétaire Général Adjoint” est un rang protocolaire, partagé par quelque 80 autres “responsables” onusiens, dont certains dirigent réellement des départements entiers de l’organisation internationale (tel le Français Jean-Marie Guéhenno, patron des opérations de maintien de la paix) tandis que d’autres sont simples conseillers, parfois bénévoles. Philippe Douste-Blazy appartient lui à cette deuxième catégorie mais a trouvé qu’il n’y avait pas de mal à se pousser du col.
L’intitulé officiel du poste est : “conseiller spécial pour les sources novatrices de financement du développement”. Un titre obtenu en partie grâce à son rôle, avéré lui, dans la création de Unitaid, agence internationale de lutte contre le Sida, mais aussi grâce à un lobbying tenace auprès de Ban Ki Moon. Lobbying relayé par le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et surtout par l’Elysée où l’intéressé occupait depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy un poste de conseiller “chargé de l’humanitaire” aux contours plutôt flous.
Une porte de sortie donc... mais pas forcément à moindres frais. L’ONU, via communiqué de presse, assure que le poste est bénévole et que l’intéressé n’aura ni bureau, ni équipe, ni budget, simplement un ‘per diem’ pour ses frais, notamment pour venir à New York, puisqu’il reste, toujours officiellement, basé à Paris. Mais Philippe Douste-Blazy n’en démord pas : alors que le communiqué de presse de l’ONU avait été publié, il continuait d’assurer aux journalistes et à tous ses contacts à New York qu’il allait s’installer à Manhattan et qu’il lui fallait une équipe “de 30 à 50 personnes”pour mener sa tâche à bien. Au Monde, il assurait même que Ban Ki Moon lui avait lui-même promis un bureau au 38 ème étage (l’étage du siège des Nations Unies occupé par le Secrétaire Général lui-même). Problème de traduction sans doute : à l’Onu on confirme qu’il n’en a jamais été question...
Reste une question : qui va rémunérer Philippe Douste Blazy si les Nations Unies ne le font pas ? Tout à la hauteur de sa mission, l’ancien ministre a assuré qu’il quitterait son poste à l’Elysée et confiait que la question de la rémunération n’avait “pas été évoquée”.


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