“Et si je restais sur ma terrasse ? Pas de travail, pas de promenade nocture. Pas d’amour. L’idée me séduit. L’arrêt définitif de toute tentative de collaboration avec le monde. Je limite mon univers à mon studio, à mes livres, car j’en écrirai d’autres. J’arrête de travailler. Je vis sur mes économies. J’écris livre après livre jusqu’à ce que mes lecteurs me trouvent. L’écrivain est un fuyard qui rêve d’être rattrapé. Il court seul dans les forêts glacées. Moi je reste là et je limite mes communication aux heures qu’il faut pour entrer dans l’unives de l’autre. Pendant ces heures précieuses, répétées à l’infini, il y a cette fusion magique avec un esprit et un corps que se met à vibrer en syntonie. Des vies, des visions qui trouvent un passage l’un vers l’autre dans l’acte mystérieux de se laisser aller aux mots suspendus dans l’azur. C’est ce à quoi j’aspire. Enfin une situation claire. Je serais comme tous les autres écrivains et non plus comme un humain rongé par la solitude. Ce sera un choix.”
Antoni Casas Ros, Le théorème d’Almodovar
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