Noël au soleil

1979 :

Je garde un magnifique souvenir des fêtes de fin d'année aux Antilles ...Nous sommes partis à six : un couple ami et leurs deux petites, mon mari et moi . Baptême de l'air pour nous !

On m'avait raconté plein de choses sur les sensations à l'envol, sur la peur etc etc .. mais rien ! nada ! tout s'est bien passé .. Les plateaux repas abondaient et j'ai eu l'impression de manger pendant tout le vol ..

C'était un charter rempli de familles antillaises qui rentraient pour les fêtes . Des gosses partout et une floppée de bébés . Un stewart était spécialement affecté aux biberons :-))

Un peu avant l'arrivée, je constate de fréquents allers et retours vers les toilettes. Je m'interroge. Je vois ressortir les femmes vêtues de robes légères et pas une seule seconde, je ne me pose pas de questions quant à mon habillement .. Je porte des bottes et un manteau de fourrure sur un gros pull ( il faisait - 8 ° à Paris quand nous avons embarqué ! )..

Mes jambes sont douloureuses et je descends les fermetures éclair de mes bottes .. Stupidité extrême ! Au moment de descendre de l'avion, mes jambes ont gonflé et plus moyen de remonter ces fermetures - éclair ! je marche tête haute, l'air détaché, mes bottes ouvertes pendant lamentablement de chaque côté .

Je descends de l'avion et suffoque comme un poisson hors de son bocal : 32° et un degré d'humidité maximal.. j'enlève le plus rapidement possible tout ce que je peux décemment enlever comme vêtements .

Attente interminable et suffocante dans l' aéroport bondé de Pointe à Pitre .. on ruisselle .. l'embarquement pour Fort de France a lieu dans la soirée.. enfin !

Nous sommes installés dans un Focker qui me semble minuscule à côté du Boeing 747 ! Tout est sombre à part quelques lumières rouges, ça bouge et vibre de tous les côtés.. je ne suis pas rassurée mais je suis si fatiguée que j'accepterais même de voler à dos de cigogne !

Problème : les bagages des passagers étant en excédent, une partie est restée à Pointe à Pitre et arrivera par le vol suivant ! Atterrissage de nuit en Martinique.. je suis morte de fatigue ! Les amis enseignants qui nous accueillent ont un sourire immense et nous préviennent qu'une bassine de punch nous attend chez eux..J'ai peu de souvenirs du trajet car j'ai dormi tout le long des quelques kilomètres jusqu'à Trinité .

La maison est accueillante et on entend la mer toute proche .. Nous nous changeons rapidement.. tout le monde se retrouve en tenue légère et pieds nus ! notre amie apporte effectivement une bassine de punch, j'en bois un grand verre et après rideau ! la fatigue conjuguée à l'alcool ont eu raison de moi ! je me suis réveillée le lendemain matin seulement .

Le séjour fut enchanteur malgré l'hostilité palpable vis à vis des " métros "...Nous avons résolu le problème en jouant les touristes de façon exagérée..Je garde un souvenir ébloui de la plage du Carbet, de la pointe du Diamant, des plantations d'ananas, des plages, des marchés colorés et odorants et des amitiés nouées là-bas ..Et Noël pieds nus et en maillot de bain, autour de sapins en plastique, c'est quelque chose !

Juste avant de partir, nous sommes allés dans une des nombreuses cabanes en bois pompeusement nommées cafés et nous avons goûté un cocktail appelé " décollage "..Je n'ai su qu'après l'avoir bu pourquoi il portait ce nom-là : rhum + absinthe..! houlala ! effectivement, on " décolle" !!!!:-)