vendredi 21 décembre 2007

Le rire résistant



"Vieil arlequin fatigué pour avoir trop crié ses indignations", l'humoriste et pamphlétaire Guy Bedos, 73 ans, déclame ses ultimes revues de presse politiques jusqu'au 1er janvier sur la scène du théâtre du Rond-Point à Paris, où il a annoncé jeudi soir sa décision de reprendre son métier d'acteur.

"C'est décidé : je la boucle ! J'ai commencé ces revues de presse en 75 sous Giscard. J'arrête en 2007 sur Sarkozy. Ce n'est qu'un au revoir, pas des adieux. Je reprends mon métier d'acteur", a déclaré Guy Bedos, salué par une ovation debout en ce soir de première à laquelle assistait l'ancien premier ministre Michel Rocard.

"D'autres que moi prendront le relais. Le rire de résistance est nécessaire. A vous de résister ! A vous de jouer ! Ma plus belle histoire d'humour, c'est vous!", a ajouté l'humoriste, détournant le titre d'une chanson de Barbara avec qui il a démarré au music-hall en 1965.

Pour ce dernier spectacle politique intitulé "Hier, aujourd'hui, demain" et co-écrit avec son complice de toujours Jean-Loup Dabadie, Guy Bedos est plus corrosif que jamais, avec comme têtes de turc le président Sarkozy, Dieudonné, Bernard Kouchner "sous-secrétaire aux affaires libyennes de Cécilia", Lionel Jospin, Roger Hanin, Rachida Dati, George W.Bush, l'intégrisme religieux ou encore le président libyen Kahdafi, "malade mental en lunettes de soleil".

Dès le lever de rideau, les coups pleuvent : en grande forme pour ces adieux politiques, Guy Bedos rêve qu'il a été élu président de la République, battant à plates coutures Sarkozy, "Teckel à poil dur (...) pour qui le mot "populisme" a été inventé, rappelant des temps anciens : de quelle couleur sera l'étoile, cette fois-ci ?".

"Sarkozy, il me drague. Il veut me "Kouchneriser" !", affirme Guy Bedos. La récente révélation de la romance entre le chef de l'Etat et la chanteuse Carla Bruni est du pain béni pour l'humoriste. Il déclenche l'hilarité de la salle par cette observation en guise de sentence définitive sur le débat vie publique/vie privée à propos de cette idylle : "Ce n'est pas un jardin secret, c'est un parc d'attraction !", s'amuse-t-il.

Dans le programme du spectacle, Guy Bedos assigne cette feuille de route à d'autres pamphlétaires : "Le rire résistant doit avancer dans l'insouciance et la gaîté, mais le couteau à la main".Sur scène, il prend le public à témoin et lui fait fredonner un couplet de la chanson de René Levèsque : "Quand les hommes vivront d'amour, ce sera la paix sur la Terre. Les soldats seront troubadours, mais nous, nous serons morts, mon frère".

Article de tdg.ch

1 commentaire:

Anonyme a dit…

A mon avis un grand bonhomme ce Guy Bedos, que j'ai toujours admiré. On pourrait dire qu'il a l'art et la manière... Nicolle