J'avais passionnément suivi la mouture de l'été dernier .Pas question de manquer la nouvelle série d'émissions !
France 2 : la petite musique de Jean-François Zygel
propos recueillis par Emmanuel Berretta - © Le Point.fr
L’été dernier, La Boîte à musique de Jean-François Zygel avait enchanté le public. Vous avez été des milliers à écrire à ce pianiste virtuose qui sait si bien parler de son art. L’émission-concert revient le 3 août sur France 2 à 23 heures, à raison d’un numéro par semaine. Un pur moment de bonheur musical à la portée de tous ceux que la musique classique intimide. Ses Leçons de musique, disponibles en DVD chez Naïve, se sont déjà vendues à 100 000 exemplaires, un volume record pour la musique classique.
Le Point : Vous êtes un pianiste couvert de prix, improvisateur de talent… Qu’est-ce que vous apporte la télévision ?
Jean-François Zygel : Que ce soit en concert, à la radio sur France Musique ou à la télévision sur France 2, depuis dix ans, je fais une seule et même chose : transmettre la musique classique par d’autres voies. De ce point de vue, l’émission La Boîte à musique est une sorte de concert-spectacle qui ressemble un peu à ce que je fais sur scène. Je parle au public, j’improvise au piano, j’invite une vingtaine d’artistes à m’accompagner… On s’amuse. Moi, je ne crois plus du tout à la forme classique du récital telle qu’elle a été figée au XIXe siècle par Franz Liszt pour mettre en valeur le virtuose. Dans cette forme empruntée à la messe, tant par sa durée que par la présence d’un officiant central, les gens n’écoutent plus vraiment ce qu’il se passe. Ils pensent à autre chose…Au XIXe siècle, les concerts étaient beaucoup plus ludiques. On n’hésitait pas à y mêler un peu de théâtre, du chant... Les gens parlaient entre eux, c’était vivant ! Mais la forme du récital a fini par gagner sur celle du concert.
Le Point : Vous avez modifié la forme de l’émission…
Jean-François Zygel : L’an passé, chaque émission était consacrée à un grand musicien. Cela n’autorisait pas beaucoup de liberté. Cette année, nous avons choisi des thématiques plus générales – l’opéra, le piano, la nature, la danse, la musique de chambre… – qui autorisent plus de fantaisie. Par exemple, dans l’émission consacrée à « la nature », j’ai fait venir des « chanteurs d’oiseau », c’est-à-dire des interprètes dont la technique vocale permet d’imiter le chant des oiseaux… Et puis, nous avons introduit une rubrique sur « l’instrument rare ».
Le Point : Vous-même, qui vous a donné le goût de la musique ?
Jean-François Zygel : Dans ma famille d’origine juive polonaise, la musique a toujours beaucoup compté. L’une de mes grands-mères était analphabète mais avait fait quatre ans de violon. Mon père, psychologue, aimait beaucoup le chant. Et nous avions la chance d’habiter dans le même immeuble que le baryton Charles Panzera dont l’épouse, Madeleine, était l’accompagnatrice au piano. C’est Madeleine qui m’a fait faire mes premières gammes. Mais j’ai également été nourri par France Musique et Le Grand Échiquier de Jacques Chancel.
Le Point : Et d’où vous vient ce talent pour l’improvisation ?
Jean-François Zygel : Par paresse, figurez-vous. Mon père veillait à ce que j’étudie mes partitions mais il ne connaissait pas la musique. Si bien que, à son insu, j’installais mes bandes dessinées sur le pupitre et je laissais courir mes doigts sur le clavier tout en lisant mes BD. Mon père entendait de loin une mélodie, ça lui suffisait… C’est comme ça que j’ai commencé l’improvisation. J’improvise dans tous les styles : classique, jazz… Aujourd’hui encore, je lis le journal de cette façon… (sourire).
Le Point : Y a-t-il une chance pour que La Boîte à musique se poursuive toute l’année et pas seulement l’été ?
Jean-François Zygel : J’ai un programme déjà très chargé. Je donne une cinquantaine de concerts par an, j’anime une émission de radio (NDLR : Le Cabaret classique de Jean-François Zygel, tous les dimanches de 18 à 19 heures, sur France Musique), je donne une fois par mois des leçons de musique à la mairie du XXe ainsi qu’à Toulouse, j’enregistre des disques (NDLR : un prochain disque d’improvisation est annoncé pour novembre chez Naïve)… Honnêtement, une émission hebdomadaire me paraît impossible sur France 2. Chaque Boîte à musique m’a demandé une centaine d’heures de préparation. Au mieux, l’émission pourrait devenir mensuelle, et encore, il faudrait que je renonce à quelque chose. Ma vocation n’est pas d’être animateur de télévision. Je reste un musicien qui vit pour la scène car c’est la seule chose qui me paraisse vraiment réelle. La création reste, à mon sens, l’enjeu véritable de la vie. Et c’est pourquoi j’essaie de faire partager ce goût à un maximum de personnes.
jeudi 2 août 2007
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