samedi 15 mars 2008

Petites histoires de la grande Histoire


J'avoue ma totale méconnaissance du " code noir de Louis XIV " . Je m'y suis intéressée après avoir lu l'article suivant :

http://kouamouo.ivoire-blog.com/

"Connaissez-vous le Code Noir de Louis XIV ?
Peut-être que oui, peut-être que comme moi vous en avez une idée vague. L'Ivoirien Léandre Sahiri a publié, aux éditions Menaibuc, une pièce de théâtre qui nous donne de revisiter un "document d'incontournable référence", au coeur "de l'histoire de la France, de l'Afrique, de l'esclavage, de la colonisation et de toute l'humanité."

Léandre Sahiri sera au Salon du Livre de Paris, et nous invite tous à venir lui rendre visite sur son stand."A l’occasion de la sortie de mon livre «Le Code Noir de Louis XIV , aux Editions Menaibuc, je suis invité au Salon International du Livre de Paris qui se tient à la Porte de Versailles du 13 au 19 mars 2008.

J’y serai effectivement présent tous les après-midi des 15, 16, 17 et 18 mars pour la dédicace (ou signature) et vous invite très cordialement à cet éminent rendez-vous du donner et du recevoir.Ne ratons pas cette occasion exceptionnelle, n’est-ce pas, de nous rencontrer, de rencontrer des femmes et des hommes de Lettres, de Sciences, de Médias, d’Edition, de Presse du monde entier… Saisissons cette grande opportunité qui nous est ainsi offerte de nouer de nouvelles relations, de débattre, d’échanger nos opinions et d’en savoir encore plus sur le pourquoi et le comment du Code Noir, ainsi que sur d’autres sujets."

Le Code Noir octroyé par Louis XIV (1685)
"Édit du roi, ou Code noir, sur les esclaves des îles de l'AmériqueMars 1685. A Versailles.
Art. 2. Tous les esclaves qui seront dans nos îles seront baptisés et instruits dans la religion catholique, apostolique et romaine.Enjoignons aux habitants qui achètent des nègres nouvellement arrivés d'en avenir dans huitaine au plus tard les gouverneur etintendant desdites îles, à peine d'amende arbitraire, lesquels donneront les ordres nécessaires pour les faire instruire et baptiserdans le temps convenable.
Art. 12. Les enfants qui naîtront des mariages entre esclaves seront esclaves et appartiendront aux maîtres des femmes esclaves et non à ceux de leurs maris, si le mari et la femme ont des maîtres différents.
Art. 22. Seront tenus les maîtres de faire fournir, par chacune semaine, à leurs esclaves âgés de dix ans et au-dessus, pour leur nourriture, deux pots et demi, mesure de Paris, de farine de manioc, ou trois cassaves pesant chacune 2 livres et demie au moins, ou choses équivalentes, avec 2 livres de bœuf salé, ou 3 livres de poisson, ou autres choses à proportion; et aux enfants, depuis qu'ils sont sevrés jusqu'à l'âge de dix ans, la moitié des vivres ci-dessus.
Art. 25. Seront tenus les maîtres de fournir à chaque esclave, par chacun an, deux habits de toile ou quatre aunes de toile, au gré des maîtres.
Art. 26. Les esclaves qui ne seront point nourris, vêtus et entretenus par leurs maîtres, selon que nous l'avons ordonné par ces présentes, pourront en donner avis à notre procureur général et mettre leurs mémoires entre ses mains, sur lesquels et même d'office, si les avis viennent d'ailleurs, les maîtres seront poursuivis à sa requête et sans frais; ce que nous voulons être observé pour les crimes et traitements barbares et inhumains des maîtres envers leurs esclaves.
Art. 27. Les esclaves infirmes par vieillesse, maladie ou autrement, soit que la maladie soit incurable ou non, seront nourris et entretenus par leurs maîtres, et, en cas qu'ils les eussent abandonnés, lesdits esclaves seront adjugés à l'hôpital, auquel les maîtres seront condamnés de payer 6 sols par chacun jour, pour la nourriture et l'entretien de chacun esclave.
Art. 33. L'esclave qui aura frappé son maître, sa maîtresse ou le mari de sa maîtresse, ou leurs enfants avec contusion ou effusion desang, ou au visage, sera puni de mort.
Art. 38. L'esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois à compter du jour que son maître l'aura dénoncé en justice, aura les oreilles coupées et sera marqué d'une fleur de lys sur une épaule; s'il récidive un autre mois à compter pareillement du jour de la dénonciation, il aura le jarret coupé, et il sera marqué d'un fleur de lys sur l'autre épaule; et, la troisième fois, il sera puni de mort.
Art. 42. Pourront seulement les maîtres, lorsqu'ils croiront que leurs esclaves l'auront mérité, les faire enchaîner et les faire battre de verges ou cordes. Leur défendons de leur donner la torture, ni de leur faire aucune mutilation de membres, à peine de confiscation des esclaves et d'être procédé contre les maîtres extraordinairement.
Art. 58. Commandons aux affranchis de porter un respect singulier à leurs anciens maîtres, à leurs veuves et à leurs enfants, en sorte que l'injure qu'ils leur auront faite soit punie plus grièvement qui si elle était faite à une autre personne : les déclarons toutefois francs et quittes envers eux de toutes autres charges, services et droits utiles que leurs anciens maîtres voudraient prétendre tant sur leurs personnes que sur leurs biens et successions en qualité de patrons."
Ce Code, préparé par Colbert, sera définitivement abrogé, tardivement, en 1848 (après une parenthèse abolitionniste entre 1794 et 1802). Il consacre le statut de bête de somme, de pur objet, de l'esclave, rejeté en dehors de toute humanité.

2 commentaires:

Nicole a dit…

Ce devait être inhumain de vivre à cette époque si on était pauvre, roturier, blanc ou noir...On idéalise les courtisans dans l'histoire mais le peuple d'où nos ancêtres proviennent devaient vivre un vrai calvaire, une vie de chien...Merci pour la recherche. Ça m'a permis de lire le code noir de Louis XIV que je ne connaissais pas. Encore, encore de l'histoire... J'adore

Anonyme a dit…

Passionant !
Merci pour ta recherche; je suis comme Nicole, je ne connaissais pas...
Je vais approfondir ce sujet.
Comme toi je suis horrifiée du sort fait " aux différents ", aux femmes africaines... aux minorités...
bof, parfois j'ai le coeur tout à l'envers !
Bises ma quinquabellissma
ton asminette, la doudou