lundi 17 mars 2008

L'Autre

Eloge de l’autre

Celui qui marche d’un pas lent dans la rue de l’exil



C’est toi



C’est moi



Regarde-le bien, ce n’est qu’un homme



Qu’importe le temps, la ressemblance, le sourire au bout des larmes



l’étranger a toujours un ciel froissé au fond des yeux



Aucun arbre arraché



Ne donne l’ombre qu’il faut



Ni le fruit qu’on attend



La solitude n’est pas un métier



Ni un déjeuner sur l’herbe



Une coquetterie de bohémiens



Demander l’asile est une offense



Une blessure avalée avec l’espoir qu’un jour



On s’étonnera d’être heureux ici ou là-bas.



Tahar Ben Jelloun



Tanger 7 octobre 2007

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