CULTURE
– David a claqué le beignet de Goliath.
Le groupe UGC a en effet été débouté lundi par le tribunal de Grande Instance de Lyon de ses poursuites pour contrefaçon contre Le Comoedia, cinéma indépendant. Un cinéma de quartier situé dans le 7è arrondissement de Lyon, proposant aujourd’hui une programmation en grande partie art et essai. UGC, ancien propriétaire de la salle de 1993 à 2003 sous l’appellation « UGC-Comoedia », reprochait aux nouveaux propriétaires l’utilisation du nom « Comoedia ». Nom que porte pourtant ce cinéma porte depuis 1924…
Dans ses attendus, le tribunal a tenu à souligner le caractère « abusif » de la demande dans la mesure où UGC ne subissait aucun préjudice et n’avait aucunement l’intention d’utiliser à nouveau ce nom. Malgré cela, UGC demandait dans sa requête à ce que le Comoedia ne s’appelle plus Comoedia, que le nom ne figure plus ni sur le site internet, ni sur aucune publicité. Et réclamait en sus une astreinte de 50000 euros par infraction constatée. Au final, non seulement le tribunal a débouté de toutes ses demandes UGC, mais il a en outre condamné l’exploitant pour procédure abusive en le condamnant à verser 3000 euros de dommages et intérêts à Marc Bonny, co-propriétaire du Comoedia. Retour aux débuts du cinéma : l'arroseur est donc arrosé.
« Cette décision est très satisfaisante pour nous. UGC est débouté, condamné et le tribunal a mis en évidence le fait que la démarche du groupe était simplement d’empêcher d’autres d’exploiter le nom Comoedia, puisqu’UGC n’a pas montré son intention d’utiliser cette marque », se félicite M° Philippe Genin, avocat du Comoedia.
Ce cinéma de quartier avait été fondé en 1914 par un forain. Il avait été baptisé Comoedia dix ans plus tard, en 1924, lorsque la famille Lapouble en avait fait l’acquisition. En 1987, les descendants Lapouble avaient officiellement déposé le nom Le Comoedia. Lorsqu’en 1993, ils ont vendu à UGC, le nouvel exploitant a récupéré le nom, ajoutant simplement sa propre marque.
Durant dix ans, l’UGC Comoedia est resté un cinéma de quartier plutôt convivial, mêlant programmation grand public et films en VO. Mais en 2003, UGC a choisi de fermer purement et simplement la salle, en la vendant à un promotteur. Deux passionnés de cinéma, Marc Bonny et Marc Guidoni, ont alors décidé de redonner vie à cette salle historique. Grâce notamment au soutien financier du CNC, ils ont pu rénover entièrement le Comoedia pour en faire un cinéma de quartier, à la fois exigent et familial.
Depuis la réouverture du Comoedia en 2006, les procédures se sont multipliées. De la part d’UGC, mais aussi d’Uniciné, groupement regroupant les principaux groupes d’exploitants français (dont UGC) qui contestait l’atribution de subventions de la part du CNC. Une fronde qui inquiète fortement les réseaux de cinéma indépendants lyonnais. Alors que l’agglomération vient d’inaugurer son quatrième multiplexe (Pathé, à Vaise, ouvert en janvier dernier) et s’apprête à en accueillir un cinquième en 2009 (UGC, à Vaulx-en-Velin).A.Gd.
L'histoire du Comoedia :
http://libelyon.blogs.liberation.fr/info/2008/02/lobstination-du.html
mercredi 2 avril 2008
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