mardi 8 janvier 2008

Le passage du vent



PASSAGE DU VENT

Lorsque vous passez dans les rues de votre ville, si vous l’habitez depuis un assez long temps la majorité de ceux que vous y rencontrez n’ont pas d’ombre autour d’eux, ils ont perdu l’habitude de vous saluer, d’échanger des mots convenus ; le vent se charge de bruissements comme un pépiement d’oiseaux dans les arbres ; on ne les voit pas, on sait qu’ils sont là sur les branches parmi les feuilles.
Il en va autrement dans une ville inconnue de vous, une ville par exemple où vous venez en vacances. L’air autour de vous y a une brutalité de lumière, vous y êtes attentifs, peu de chance qu’à roucouler une tourterelle échappe à votre œil. Tous, jusqu’à leur chien, y transportent les plis variés de leur ombre dans l’éclat de leur présence.
Cependant vous percevez bien à quelque regard furtif, quelque sourire mal assuré quand les passants parfois écartent l’épaule comme à faire place qu’il se trame quelque histoire comme un passage du vent parmi des sables.
Jean-Michel MAYOT

Aucun commentaire: