dimanche 13 mai 2007

Sciences Po et sa radio

Sciences Po se met à la radio!
http://www.rsp.fm/public/merci.html

" Ils étaient moins d'une dizaine, à Sciences Po Paris en 2006, à souhaiter se lancer dans la création d'une radio. Sans moyens, sans studio, sans aucune connaissance ni expérience du fonctionnement d'un média. Une ébauche en est née sur Internet, rsp.fm. C'est seulement à la rentrée 2006, grâce à une vingtaine de nouveaux étudiants venus s'agréger au noyau de la première heure, que le projet a pris forme.

Le site s'enrichit à partir de cinq axes : la politique, les médias, les savoirs, la vie étudiante et la musique. Avec la liberté pour principe : pas de direct, pas de programmes continus, pas de grille fixe. "Les étudiants qui souhaitent animer une émission ne sont tenus à aucune assiduité, précise le site. S'ils sont trop occupés pour animer leur émission pendant un mois, ils n'enregistrent rien et ça n'a pas grande importance."

Après avoir réuni des partenaires - tous privés, en dehors de l'armée de terre -, l'équipe de rsp.fm, sur le point de disposer d'un studio dans les locaux de la rue Saint-Guillaume, lançait officiellement cette "première Webradio de Sciences Po", jeudi 10 mai, en organisant un débat sur le thème "Les médias face aux mutations de l'information". Parmi les participants, Pierre Bellanger, président-directeur général de Skyrock, Jean-Marie Charon, sociologue des médias à l'EHESS, Jean-Marie Colombani, président du directoire du Monde, Jean-Claude Dassier, directeur général de LCI et Pierre Haski, cofondateur de Rue89.com.

"UNE TROISIÈME VOIE"
Si Internet s'est très vite retrouvé au coeur du débat, plusieurs intervenants ont reconnu s'être trompés quant à son impact sur la campagne présidentielle, qui s'est révélé moindre qu'imaginé. Jean-Claude Dassier a aussi remis en cause la gratuité d'Internet, y voyant "un rêve, comme avec les radios libres en 1981". Par ailleurs, le terme de "journaliste citoyen" a été largement rejeté, le témoignage ou l'enregistrement vidéo de scènes par des "citoyens" se résumant, selon les intervenants, à "fournir les bases d'une information" et non à du journalisme, qui suppose vérifications, recoupements, mise en contexte, distance, etc. Né le 6 mai à 18 heures, le site cofondé par des anciens de Libération, Rue89.com, constituerait en ce sens une "troisième voie", puisqu'il s'appuie sur trois pôles : des journalistes professionnels, des experts et la communauté des internautes.
Envisageant de futures mutations, Jean-Marie Colombani a pour sa part insisté sur la crise des modèles économiques qui portent la presse et le journalisme, appelant à la vigilance face aux concentrations et regroupements à venir qui, assure-t-il, "vont redistribuer les cartes".

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